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Tarek Fetiti : L’urgence de l’examen du projet de loi d’Al Karama concernant la Haica était une erreur

Tarek Fetiti, deuxième vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a avoué ce lundi 18 mai 2020, sur Shems FM, que le bureau du parlement a eu tort en votant pour l’urgence de l’examen de l’initiative controversée de la coalition Al Karama concernant l’amendement du décret n° 116, relatif à la communication audio-visuelle.

Pour rappel, le projet de loi en question prévoit l’annulation de l’obligation d’obtenir une licence de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) pour pouvoir lancer une nouvelle chaîne de radio ou de télévision.

Autant dire la porte ouverte à l’anarchie, au blanchiment d’argent et aux financements occultes… Ce qui semble non seulement convenir à Ennahdha et à son satellite Al-Karama, mais les deux partis islamistes se sont montrés pressés de faire passer cet amendement.

Le bureau de l’ARP a, en effet, décidé, lors de sa réunion du 7 mai, de transmettre l’initiative législative en question à la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures, demandant, par la même occasion, de procéder d’urgence à l’examen de la proposition d’amendement.

La proposition d’Al Karama a, par ailleurs, été vivement critiquée, car elle est semble avoir pour objectif de «sauver», à la demande d’Ennahdha et de Qalb Tounes, les chaînes de télévision illégales Zitouna TV et Nessma, dont les promoteurs, appartenant à ces 2 partis, refusent de signer le cahier des charges relatif à la diffusion audiovisuelle et de révéler leurs sources de financement.

L’urgence demandée pour l’examen dudit projet de loi s’expliquerait, quant à elle, par le fait que quelques jours plutôt, le ministre chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Mohamed Abbou, avait promis, dans une déclaration médiatique, que la loi sera bientôt appliquée sur les chaînes diffusant dans l’illégalité.

Fetiti assure, d’un autre côté, que le projet de loi en question est toujours d’actualité et qu’il n’a pas été retiré suite à la demande à cet effet du ministre chargé des Droits de l’homme et de la Relation avec les instances constitutionnelles et la Société civile, Ayachi Hammami, expliquant que le chef du gouvernement est le seul qui a le droit de le faire. Mais le chef du gouvernement est étrangement absent…

C. B. Y.

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