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Saïed sera-t-il emporté par le «Syndrome du palais de Carthage» ?

L’autisme politique du président de la république Kaïs Saïed et l’influence dévastatrice de son entourage causeront inéluctablement sa perte, que l’analyste politique Safi Saïd, un connaisseur en la matière, voit approcher à grands pas.

Par Imed Bahri

Le député et fondateur du parti « Les Jardins des abeilles », Ahmed Safi Saïd, a déclaré, lors de sa participation à l’émission Houna Shems sur Shems FM, aujourd’hui, jeudi 10 septembre 2020, que «la politique n’est pas des entourloupes et des tactiques. La politique ce sont des principes et des réalisations, c’est un rendez-vous avec l’Histoire. Et quand je dis Histoire, je dis avenir et Kaïs Saïed n’est pas Omar Ibn Al-Khattab car Omar Ibn Al-Khattab ne réalise pas l’avenir.»

La fin d’un politicien solitaire, faible et hors-jeu

Safi Saïd à également déclaré que «la fin de Saïed sera atroce comme la fin d’un politicien dépourvu de tout, faible et hors-jeu, que les fils seront cousus autour de lui et il deviendra une marionnette et un homme sans prestige». Et le journaliste de poursuivre en disant que le «le destin de Saïed ne s’est pas accompli», en soulignant toutefois qu’il n’a pas vu de décisions qui le sauveraient et lui épargneraient cette fin.

La mégalomanie d’Ahmed Safi Saïd est notoire, le journaliste tunisien à l’accent levantin a toujours été un grand donneur de leçons devant l’Eternel et a toujours joué au génie incompris, toutefois ce qu’il dit ici à propos de Kaïs Saïed est assez juste. En moins d’une année, ce dernier ne s’est pas mis seulement la partitocratie tunisienne sur le dos et il n’a pas seulement mal géré la guerre lancée contre cette partitocratie mais il est en train de se mettre à dos aussi beaucoup de gens qui au départ l’ont soutenu et appuyé. Et ils ne peuvent plus accepter ou justifier ses bourdes à répétition.

Cette solitude, cet isolement, ce rejet des autres, cette brutalité avec laquelle il congédie les plus hauts responsables de l’Etat (ministres, ambassadeurs, y compris ses propres conseillers) le dessert complètement et détruit son image.

Un homme impulsif, mal entouré et mal conseillé,

Kaïs Saïed est aujourd’hui perçu comme un homme impulsif, très impulsif même, mal entouré, mal conseillé, un homme qui s’occupe des futilités et délaisse les dossiers les plus brûlants comme celui d’El-Kamour, un président qui ne sait que parler mais qui n’agit jamais et qui serait incapable de prendre des décisions à part limoger les responsables pour un oui ou pour un nom et avec lequel l’avenir est plus que jamais incertain. Un avenir inquiétant avec lui et ce n’est pas parce qu’Ennahdha et Qalb Tounes se sont ligués contre lui que ses écarts, ses abus et ses maladresses doivent être occultés. Pire, ce sont ses écarts, ces abus et ces maladresses qui causeront sa perte en plus de son entourage qui ne comprend rien à la politique et qui n’est pas rompu à la chose publique mais qui croit tout savoir et voit dans toute critique un complot et une hostilité.

Bref, l’autisme politique de M. Saïed et l’influence dévastatrice de son entourage causeront inéluctablement sa perte.

Le «Syndrome du palais de Carthage» nous a déjà valu deux chutes retentissantes, celles de Bourguiba et de Ben Ali, et la troisième, celle de Saïed, est déjà bien enclenchée.

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