Le député du mouvement «Amal wa 3amal», Yassine Ayari, a adressé hier, dimanche 18 octobre 2020, une correspondance au ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Intégration professionnelle, Kamel Deguiche, pour lui demander de destituer le président de la Fédération tunisienne de football (FTF), Wadie Jary, de son poste, ignorant sans doute que la Fifa interdit l’ingérence des dirigeants politiques dans les affaires du football.
Pour justifier sa demande, Ayari a indiqué que la FTF n’a pas respecté le protocole sanitaire visant à se prémunir contre la Covid-19 et qu’elle a, de ce fait, exposé la vie des joueurs, dirigeants, arbitres et supporteurs au danger.
Le député a cité, dans ce contexte, deux exemples de matchs qui auraient causé, selon lui, la contamination 7 arbitres et d’un chauffeur, ajoutant que la finale de la coupe de Tunisie 2019-2020, qui a opposé, le 27 septembre dernier, l’Espérance de Tunis à l’Union monastirienne, n’aurait pas dû se dérouler à cette date en raison de la non-disponibilité des résultats d’analyses de dépistage de quelques joueurs.
Ayari réclame, par conséquent, «l’activation de l’article 21 de la loi fondamentale numéro 11 de l’année 1995» et démettre ainsi Wadie Jary de ses fonctions.
Néanmoins, les raisons avancées par Ayari sont bien trop légères pour demander le limogeage du président de la FTF. Il semblerait même que le député cherche la petite bête au président élu, au vu de deux statuts Facebook qu’il a publié il y a moins d’une semaine…
Dans le premier, il a indiqué qu’il ne s’y connaissait pas en football et a demandé aux abonnés de sa page de l’éclaircir concernant le dossier Tarek Bouchamaoui – Wadie Jary et la volonté du 2e de barrer la route au premier vers la présidence de la Confédération africaine de football (Caf).
Près d’une heure seulement plus tard, il en a écrit un autre pour remercier ses fans de leurs éclaircissements et leur promettre de s’occuper du cas Wadie Jary.
Cela ressemble donc, plus que toute autre chose, à un coup populiste de Ayari, qui veut faire parler de lui sans discontinuité sur la scène politique tunisienne, en attendant les législatives de 2024 où il compte récolter plus qu’un siège ou deux à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Mais cela ne signifie pas non plus que Wadie Jary est irréprochable, lui qui a été élu à la tête de la FTF en 2012 puis réélu en 2016 et 2020, qui préside également l’Union nord-africaine de football et qui veut maintenant siéger au bureau exécutif la CAF. Une ambition infinie qui est sans doute révélatrice de l’état d’esprit de l’homme, lequel semble être beaucoup trop attaché au pouvoir.
Cherif Ben Younès
Donnez votre avis