Ça fait très longtemps que le sulfureux affairiste Slim Riahi, fondateur d’un parti disparu prématurément, l’Union patriotique libre (UPL), a disparu des écrans radars, après sa fuite en France, et que l’on n’entend plus parler de lui, mais les propos de Mohamed Ennaceur, l’ancien président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), dans ses mémoires, lui ont donné l’occasion pour réapparaître et jouer la victime dans un post Facebook publié hier, vendredi 27 mars 2021.
Par Imed Bahri
Les propos de Mohamed Ennaceur – fidèle parmi les fidèles du clan Caïd Essebsi père et fils – écrit dans ses mémoires où il rapporte les dires de l’ancien ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi, selon lesquels il y avait eu une tentative de prise du pouvoir par l’ancien chef de gouvernement Youssef Chahed quand feu le président Béji Caïd Essebsi était alité à l’hôpital militaire de Tunis, lors du fameux samedi noir, 27 juin 2019,ont permis la réapparition d’un fugitif, le tristement célèbre Slim Riahi, apparu brusquement sur la scène politique tunisienne au lendemain de la chute du régime de Kadhafi en Libye et dont l’origine de la fortune reste inconnue, même si beaucoup affirment qu’il était l’un des hommes liges du clan de l’ancien guide libyen.
«Coup d’Etat» ou coup de bluff ?
Le sulfureux affairiste à la fortune plus que douteuse nous rappelle qu’il a refusé de prendre part à un autre coup d’Etat présumé en 2018 contre Béji Caïd Essebsi et c’est là que les ennuis auraient commencé pour lui. On se souvient que Riahi, alors secrétaire général parachuté de Nidaa Tounes, avait, à la demande de Hafedh Caïd Essebsi, porté plainte contre Youssef Chahed et d’autres personnes pour une présumée tentative de coup d’Etat, un dossier qui faute de crédibilité a été classé par le tribunal militaire de Tunis, d’autant que l’intéressé s’est enfui en France pour ne pas répondre à la convocation des juges dans le cadre de cette affaire déclenchée par lui-même.
Entre le prétendu coup d’Etat dont a parlé Slim Riahi en 2018 et le prétendu coup d’Etat dont a parlé Zbidi en 2019, c’est devenu pour ces deux là une manière régler de vieux comptes, de salir les adversaires et de jouer les héros qu’ils n’ont jamais été. Car Zbidi aussi, en colportant cette histoire à dormir debout de coup d’Etat, essaie de se venger de Youssef Chahed qui l’a démis de ses fonctions de ministre de la Défense de manière il est vrai brutale, quelques jours seulement avant la fin de son mandat avec l’installation du gouvernement Elyès Fakhfakh. Les coups d’Etat, c’est lui qui en est féru. N’a-t-il pas affirmé, dans un entretien avec la chaîne Al-Hiwar Ettounsi, en pleine campagne électorale pour la présidentielle à laquelle il était candidat, qu’en cette même journée du 27 juin 2019, il avait pensé, en tant que ministre de la Défense, disposer des blindés devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour prévenir toute tentative de coup d’Etat.
Slim Riahi et Abdelkrim Zbidi en service commandé
Non, cet homme est peu crédible voire dangereux, et on regrette vraiment qu’un homme aussi honnête, intègre et raisonnable ait donné crédit à ses supputations au point de le citer dans ses mémoires.
C’est parce qu’il a été livré, dix ans durant, à des hommes irresponsables, incompétents et magouilleurs, comme Rached Ghannouchi, Slim Riahi, Hafedh Caïd Essebsi, lui aussi (curieux hasard!) en fuite en France, et autres Abdelkrim Zbidi, pour ne citer que ceux-là, que notre pays est aujourd’hui au bord de la faillite.
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