Au-delà du «syndrome de pseudo-psychose» induit par la guerre des vaccins, du reste prévisible et attendue, les sociétés savantes sont quasi-unanimes : il n’existe à ce jour aucun profil de patients qui seraient contre-indiqués au vaccin AstraZeneca en dehors de la femme enceinte. Et les événements thrombotiques post-vaccinaux restent, de toute façon, très rares pour justifier une telle contre-indication.
Par Pr Faouzi Addad *
Depuis l’introduction du vaccin AstraZeneca dans la campagne de vaccination anti-Covid-19 en Tunisie, nous recevons de nombreux appels de patients auxquels le médecin référant a déconseillé le vaccin car ils sont soit sous antivitamines K, soit porteurs de prothèses mécaniques, ou dans les cas d’accident vasculaire cérébral ou en cas de thromboses veineuses.
La sur-médiatisation des événements thrombotiques
Il est important de rappeler que dans le dernier rapport international de pharmacovigilance sur les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapportées sur 3 mois (de décembre à mars 2021), il y a eu 2161 thromboses veineuses et artérielles pos-vaccination signalées : 1 197 suite au vaccin Pfizer, 325 suite à celui de Moderna et 639 suite à celui d’AstraZeneca sur une période de 94 jours. Soit au total 0,21 cas d’événements thrombotiques par million de personnes vaccinées par jour. Le vaccin Pfizer donne plus de thromboses artérielles (68%) que veineuses (32%) alors que celui d’AstraZeneca un peu plus de veineuses (52% vs 48%). De toute manière, nous sommes face à une grande rareté des événements thrombotiques rapportés aux systèmes de pharmacovigilance.
Bien évidemment, il y a des limites à ce genre d’études car toutes les données ne sont pas enregistrées mais la sur-médiatisation des événements thrombotiques peut parfois aussi aboutir à un excès de notification d’effets indésirables.
AstraZeneca est le vaccin le plus utilisé dans le monde
Toutes les sociétés savantes se sont penchées sur le sujet et il n’existe à ce jour aucun profil de patients qui seraient contre indiqués au vaccin AstraZeneca, par exemple, en dehors de la femme enceinte. Il est toujours bon de rappeler que c’est le vaccin le plus utilisé dans le monde.
Il faut donc massivement vacciner nos concitoyens et mettre en place une surveillance rapprochée des cas fragiles pour détecter rapidement les «syndromes de pseudo-thrombopenie induite à l’héparine» associant une location thrombotiques avec une thrombopenie inférieure à 120 000 plaquettes. Nous éviterons ainsi le «syndrome de pseudo-psychose» induit par la guerre des vaccins qui étaient prévu dès le début. Assez de temps perdu !
* Professeur en cardiologie.
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