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Deux parlementaires au Smart City Lab de Bizerte

L’association Tunisian Smart Cities a accueilli, samedi 12 juin 202, au Smart City Lab à Bizerte, l’incubateur du programme national Tunisian Smart Cities, Hatem Mliki, expert en gouvernance locale et décentralisation et député de la région du Kef, et Ali Tayachi Bejaoui, député de la région de Bizerte. Etaient également présents : Habib Bouattay, PDG de la Sotetel, des conseillers municipaux et des jeunes porteurs de projets.

Les échanges ont été riches et se sont articulés autour du programme national Tunisian Smart Cities en tant que processus de transformation des villes tunisiennes; des attentes législatives de ce programme; des politiques de développement régional et le partenariat public-privé (PPP); des problèmes du développement régional; des enjeux et défis de la décentralisation et des impacts du retard d’application sur le développement des territoires; de l’importance de la participation citoyenne et de l’engagement du citoyen comme facteurs de changement; et de la nécessité de favoriser une participation citoyenne effective dans la prise de décision au niveau municipal.

Des projets émanant des besoins exprimés par la population locale

Borhene Dhaouadi, directeur du programme Tunisian Smart Cities au sein de l’Institut tunisien des études stratégiques (Itaes), a présenté les principales activités en lien avec le projet dont la phase d’implémentation des programmes régionaux démarrera le 23 septembre prochain après trois années de sensibilisation sur le territoire national.

Il a expliqué que la démarche à suivre consiste en la création, dans une première étape, des catalogues de projets régionaux émanant des besoins exprimés par la population locale. Tous les projets identifiés sont éligibles au partenariat public-privé. L’étape suivante est de réaliser les fiches techniques de ces projets conformément aux normes internationales. Les 24 catalogues de projets en PPP devront faire, par la suite, l’objet d’approbation officielle des conseils municipaux et régionaux et celle d’un conseil des ministres restreint consacré à chaque région.

«Le coup d’envoi de cette phase doit être donné à Bizerte. Aujourd’hui, le catalogue de projets en partenariat public-privé de la région est à 80% prêt. Il renferme une cinquantaine de projets éligibles aux financements publics et privés. Les fiches techniques de tous ces projets sont fin prêtes. Pour passer à l’action, nous nous apprêtons au lancement du premier forum d’investissement régional dédié au catalogue régional de projets en PPP qui devra se tenir le 23 septembre à Bizerte sous le slogan «Invest In The Future’», précise-t-il. Et d’ajouter : «Cet événement devra être l’occasion d’acter les différents projets validés par les autorités compétentes. Il devra rassembler des investisseurs locaux, nationaux et internationaux. L’objectif est de développer des partenariats et décrocher des investissements et des contacts pour des collaborations futures. Cette action devra être déclinée dans d’autres régions en fonction de l’état d’avancement de préparation des différents catalogues régionaux de projets en PPP».

Une décentralisation réelle est toujours possible

Hatem Mliki a salué cette initiative citoyenne appuyée par l’Ites qui vise à fédérer l’ensemble des acteurs régionaux et locaux autour d’un projet d’aménagement et de développement territorial ambitieux. Il a également témoigné de son expertise en gouvernance locale et décentralisation et a exprimé sa conviction de l’importance de la participation citoyenne et de l’engagement citoyen dans la prise de décision au niveau municipal pour une planification et un aménagement urbain durables.

«La participation citoyenne est un des principaux leviers de développement des communautés. Son objectif ultime est d’améliorer les conditions de vie de la population locale à travers des forums d’échanges et de développement. Cependant, en Tunisie, cela reste dans le cadre du formel. Il y a aujourd’hui une forte résistance au changement au niveau municipal, même s’il existe quelques exceptions. Dans certains cas, l’engagement citoyen devient une procédure formelle délimitée par des règles préétablies. Même s’il existe une réelle volonté de faire participer le citoyen dans la prise de décision, les résultats ne correspondent pas aux attentes. Le degré d’influence des citoyens et des associations dans la prise de décision reste limité», affirme-t-il. Il a poursuivi «De même pour le processus de décentralisation qui peine à se concrétiser sur le plan de l’autonomie financière et budgétaire des collectivités locales. Cette réforme qui permet à l’Etat central de céder des pouvoirs aux acteurs et institutions à des échelons inférieurs nourrit davantage les résistances des hauts fonctionnaires de l’Etat. Les conseils municipaux élus en 2018 ne parviennent pas aujourd’hui à exercer leur autorité sur les territoires qu’ils administrent et la population qui y réside. Toutefois, le passage d’une décentralisation formelle à une décentralisation réelle reste possible. Une Tunisie moderne, c’est possible aussi. Une démocratie fonctionnelle et des politiques modernes, c’est encore possible. L’essentiel est de savoir comment organiser les choses pour pouvoir y parvenir».

Un grand potentiel naturel et humain pour un développement durable

De son côté, M. Tayachi a affirmé son engagement à soutenir les initiatives lancées dans le cadre du programme et à agir en faveur de la concrétisation des objectifs fixés pour le développement de la région. Il a par l’occasion déploré les blocages et les obstructions qui freinent et paralysent la croissance dans la région.

«A Bizerte, on dispose d’un grand potentiel naturel et humain pour un développement durable. Située le plus au nord du pays avec une grande ouverture sur la Méditerranée et l’Europe, la région a tous les atouts pour attirer les investissements. Mais, il faut savoir bien les valoriser. Il y a certainement un manque à gagner. Et le programme Tunisian Smart Cities est le type d’initiatives à développer pour avancer et réaliser autant de progrès que possible», a-t-il déclaré. «En tant que député de la région, je suis prêt à vous accompagner pour sensibiliser les autorités concernées, rapprocher les avis et faire aboutir ce projet porteur d’espoir pour la population», a-t-il ajouté.

Communiqué.

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