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Le poème du dimanche : «J’ai toujours ton cœur avec moi» de E. E. Cummings

Edward Estlin Cummings, plus connu sous le diminutif de E. E. Cummings (né le 14 octobre 1894 à Cambridge, Massachusetts et mort le 3 septembre 1962), est un poète, écrivain et peintre américain.

Son œuvre est composée de plus de deux mille neuf cents poèmes, de quelques pièces, d’essais, et de deux nouvelles ainsi que de nombreux dessins, esquisses et peintures. Il est l’un des grands poètes du XXe siècle et l’un des plus populaires.

Étudiant à l’université Harvard, il vient en France comme ambulancier en 1917. Ses convictions pacifistes lui valent trois mois de détention. Cette expérience lui inspire L’Énorme Chambrée, un récit enjoué et moqueur, remarqué dès sa sortie par la critique et figurant depuis parmi les classiques.

Toute sa vie, Cummings écrira des poèmes, sur l’actualité parfois et sur la vie sociale, mais plus souvent sur les thèmes éternels de la nature et de l’amour, dans un style de plus en plus novateur, bousculant les formes et repoussant les frontières du langage. Très populaire auprès des jeunes après la Seconde Guerre mondiale, Cummings est mort en 1962.

J’ai toujours ton cœur avec moi

Je le garde dans mon cœur

Sans lui, jamais je ne suis

Là où je vais, tu vas ma chère

Et tout ce que je fais par moi-même,

Est ton fait, ma chérie.

Je ne crains pas le destin

Car tu es à jamais le mien, ma douce.

Je ne veux pas d’autre monde

Car, ma magnifique,

Tu es mon monde, en vrai.

C’est le secret profond que nul ne connaît.

C’est la racine de la racine,

Le bourgeon du bourgeon

Et le ciel du ciel d’un arbre appelé Vie

Qui croît plus haut que l’âme ne saurait l’espérer

Ou l’esprit le cacher.

C’est la merveille qui maintient les étoiles éparses.

Je garde ton cœur, je l’ai dans mon cœur.

Traduit de l’américain par Jacques Demarcq.

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