La BAD prévoit pour la Tunisie une croissance de 2,5% en 2022

La croissance du PIB de la Tunisie devrait atteindre 2,5% en 2022 et 3,2% en 2023, selon le rapport Perspectives économiques en Afrique 2022, publié lors des assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) mercredi 25 mai 2022, à Accra, au Ghana.

L’inflation devrait être plus élevée en 2022 en raison du conflit russo-ukrainien, qui a provoqué une flambée des prix du pétrole et des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux, puis baisser en 2023 sur la base d’une politique monétaire prudente et d’un apaisement des tensions inflationnistes externes, a souligné le rapport.

Instabilité politique et risque élevé de surendettement

Les projections montrent également une détérioration du déficit budgétaire et du déficit du compte courant en 2022, avant une amélioration en 2023. Cependant, ces perspectives pourraient se détériorer en raison du risque élevé de surendettement, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les entrées de capitaux et l’accès aux marchés extérieurs de financement.

«De plus, l’instabilité politique et la lenteur des réformes conduisent à la réticence des donateurs à soutenir financièrement le pays… La reprise pourrait également être ralentie par des tensions sociales causées par la hausse des prix dans un contexte économique difficile pour les ménages, par une politique budgétaire restrictive pénalisant davantage les investissements publics, par la perte de confiance des investisseurs privés ou par de nouvelles variantes du Covid-19. La restauration des finances publiques viables, une gestion prudente de la dette et la disponibilité de denrées alimentaires de base à des prix abordables seront nécessaires pour atténuer les risques», souligne encore le rapport,

La Tunisie, 130e sur l’indice mondial des risques climatiques

La Tunisie est 130 sur l’indice mondial des risques climatiques (GCRI) 2021, indique aussi le rapport. L’impact du changement climatique épuise les ressources en eau et entraîne la perte de biodiversité, la dégradation des côtes et la désertification.

L’agriculture, fortement dépendante de l’irrégularité des précipitations, est particulièrement vulnérable au stress hydrique. Plus de 3 000 ha de zones côtières urbaines sont menacées d’inondation par l’élévation du niveau de la mer.

Pourtant, le pays progresse dans la réalisation de l’ODD 13 sur l’action climatique. Pour amorcer sa transition énergétique, il a lancé le Plan solaire tunisien, qui d’ici 2030 vise à réduire l’intensité carbone de 41% par rapport à 2010 et à atteindre une part de 30% d’énergie renouvelable (EnR) dans le mix énergétique, même si sa mise en œuvre a pris beaucoup de retard et que les moyens actuels du pays ne lui permettent d’avoir d’aussi grandes ambitions.

«Une étude Eau 2050 est en cours et propose des mesures d’adaptation aux pénuries d’eau. Pourtant, la mobilisation des ressources pour les fonds climatiques a été faible en raison d’un manque à la fois du personnel spécialisé dans les ministères et des agences responsables», indique le rapport.

Les projets en cours au sein de l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME) visent «à doter le pays d’instruments basés sur des mécanismes de marché pour lutter contre le changement climatique, tels qu’une taxe carbone, des tarifs carbone et des lignes de crédit. Les secteurs du ciment et de l’énergie seraient particulièrement appropriés pour tester ces instruments.»

D’après Tap.

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