Les membres du Harak 25-Juillet ont déclaré rejeter la grève décrétée, lundi dernier, par les magistrats, à la suite de la révocation de 57 juges. S’exprimant au cours d’une conférence de presse, jeudi 9 juin 2022, à Tunis, ils ont aussi manifesté leur opposition à la grève générale annoncée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour le 16 juin courant.
La grève des magistrats est «illégitime selon la loi», a estimé Ahmed Rakrouki, membre du Harak 25-Juillet, qui soutiennent le président Kaïs Saïed. C’est une «grève politique par excellence» qui sert des intérêts corporatistes et politiques étriqués.
D’après lui, les magistrats grévistes «entravent le bon fonctionnement» de la justice et «portent préjudice au pays et aux intérêts des justiciables».
Il s’est interrogé, dans ce sens, sur les raisons de leur mutisme le jour où Noureddine Bhiri (dirigeant d’Ennahdha et ancien ministre de la Justice) avait révoqué, en 2012, 82 magistrats. Pourquoi n’avaient-ils pas, alors, manifesté leur solidarité avec ces magistrats révoqués, s’est-il interrogé.
Concernant la grève prévue le 16 juin à l’appel de la centrale syndicale, Ahmed Rakrouki a estimé que le secrétaire général de l’UGTT est «dépourvu de toute légitimité sur jugement de première instance». Son appel à la grève est donc nul et non avenu selon la loi, a-t-il considéré. Et d’ajouter que l’actuelle équipe dirigeante de l’UGTT a «dévié de son droit chemin» et «failli à la nature même de son rôle syndical et social».
Cette équipe dirigeante, a-t-il dit, s’est invitée dans la vie politique et a utilisé ses affiliés et les vrais militants de la centrale syndicale comme «chair à canon» de sa bataille contre Kaïs Saïed.
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