Noureddine Taboubi a confirmé à l’ouverture de la congrès régional de l’organisation syndicale à Tunis, aujourd’hui, samedi 11 juin 2022, qu’il ne signera pas le document d’engagement du gouvernement tunisien auprès du Fonds monétaire international (FMI) et ne donnera pas son aval pour ce qu’il a qualifié d’«options douloureuses».
Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) fait allusion aux engagements du gouvernement tunisien en termes de réduction de la masse salariale dans la fonction publique et de la part des dépenses de subvention dans le budget de l’Etat, et de restructuration des entreprises publiques en difficulté, engagements auxquels l’UGTT est fermement opposée.
Taboubi a ajouté que «les instructions et les plans du FMI causent partout la ruine et le bradage des entreprises publiques», selon ses termes.
Et M. Taboubi de réitérer sa célèbre rengaine, au cas où on ne l’a pas encore entendue, que «la cession des entreprises publiques est une ligne rouge», sachant que son organisation tire l’essentiel de ses effectifs du secteur public, qui, selon la logique des dirigeants syndicaux, doit continuer de s’effondrer pour payer les salaires des grévistes et des bras cassés… aux frais du pauvre contribuable !
Il convient aussi de préciser, à ce propos, que le FMI, lassé par les engagements jamais tenus par le gouvernement tunisien, en raison de la ferme opposition de l’UGTT, a exigé cette fois que le document présenté par la Tunisie soit cette fois co-signé par les partenaires sociaux, comme un garantie de mise en œuvre des réformes envisagées.
De là à penser que la position intransigeante de l’UGTT a déjà torpillé l’accord, il y a un pas que beaucoup d’observateurs font.
Rappelons que la Tunisie, qui est au bord de la cessation de paiement, sollicite le FMI pour un prêt de 4 milliards de dollars américains (près de 15 milliards de dinars tunisiens) pour boucler son budget pour l’exercice en cours. Et cela M. Taboubi le sait, qui fait de la surenchère politique en décrétant une grève générale du secteur public le 16 juin courant et en exigeant de nouvelles augmentations salariales.
I. B.
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