Tunisie : les boycotteurs du référendum sont-ils interdits des médias ?

Faouzi Charfi, le secrétaire général du parti Al-Massar, qui appelle au boycott du référendum du 25 juillet courant sur la nouvelle constitution, affirme être interdit d’antenne.

Dans un post facebbok qu’il a publié ce matin, mercredi 6 juillet 2022, M. Charfi a écrit ceci: «J’étais invité aujourd’hui en tant que SG d’Al-Massar à 13h30 sur Shems fm dans l’émission politique Studio Shems avec Zina Zidi. Une heure avant l’émission, l’invitation a été annulée. Raison invoquée: interdiction de recevoir les parties non-inscrites à la campagne officielle du référendum. Donc, tous ceux qui appellent au boycott seront privés du droit de s’exprimer dans les médias, même privés».

En fait, selon une règle édictée par l’Instance supérieure indépendantes pour les élections (Isie), seules les parties officiellement inscrites auprès de ses services pour participer au référendum en appelant à voter «oui» ou à voter «non» sont autorisées à prendre part à la campagne référendaire et notamment à être invités par les médias. Ce qui veut dire que les boycotteurs n’ont pas le droit de faire entendre leur voix: une triste aberration qui porte une ombre lourde sur la crédibilité d’un référendum qui risque de se transformer en un passage en force.

Ce qui fait dire à M. Charfi : «Ceci constitue une violation flagrante et inacceptable d’un droit constitutionnel, la liberté d’expression, droit arraché de haute lutte après la révolution. Cela peut donner une idée de ce que risquent d’être les libertés après le 25 juillet pour celles et ceux qui ne seront pas de l’avis du prince.»

I. B.

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