William Lawrence appelle à une position plus ferme des Etats-Unis à l’égard de la dérive autoritaire en Tunisie  

L’ancien responsable du département d’État américain, William Lawrence, a déclaré, mercredi 27 juillet 2022, à la chaîne Al-Jazeera du Qatar, qu’il était convaincu que la nouvelle constitution tunisienne manque d’une véritable empreinte démocratique.

M. Lawrence affirme avoir visité la Tunisie une semaine avant le référendum constitutionnel, où il a assisté à la campagne référendaire et rencontré un certain nombre de responsables de parti et d’organisations de défense des droits de l’homme.

«La campagne était dans un seul sens et il n’y avait rien de démocratique», a-t-il souligné, ajoutant que «le référendum a été entaché de nombreuses lacunes, car il y a environ 400 000 voix dont on ne sait d’où elles sont venues», laissant ainsi entendre que des manipulations ont eu lieu pour faire pencher la balance au profit du président Kaïs Saïed, sans préciser d’où il tient ses informations.

D’autre part, Lawrence a rappelé que son pays a décidé de réduire de 50% la valeur de l’aide américaine destinée à la Tunisie cette année, en plus de revoir certains accords bilatéraux, en appelant à ce que la position des Etats-Unis à l’égard de la dérive autoritaire en Tunisie soit plus ferme, estimant que cette position n’a pas été jusque-là suffisamment dissuasive ni au bénéfice du peuple tunisien. Ce qui a valu à l’ex-ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie, Donald Blome, d’être décoré par le président Saïed, à la fin de sa mission, ce qui n’a pas été le cas de nombreux autres ambassadeurs étrangers accrédités à Tunis. C’est sur la clarification de la position américaine que le nouvel ambassadeur, Joey Hood, récemment nommé, doit bientôt travailler, a-t-il conclu.    

I. B.

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