L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a publié un communiqué, ce mardi 2 août 2022, pour revenir sur la situation du pouvoir judiciaire depuis la révocation de 57 juges par le président de la république et notamment dénoncer «le blocage de toutes les perspectives de dialogue avec l’exécutif».
L’AMT a affirmé que depuis la révocation desdits magistrats, «le pouvoir exécutif préside le ministère public et gère les tribunaux», tout en dénonçant «une atmosphère dangereuse où planent menaces et harcèlements» et en saluant, au passage, l’engagement des juges «injustement révoqués sous couvert de réforme et de lutte contre la corruption», qui ont mené une grève de la faim mettant leur vie en danger pour réclamer leurs droits et dénoncer ce qui a été qualifiée de «massacre judiciaire».
Dans son communiqué, l’AMT a également dénoncé «le blocage de toutes les perspectives de dialogue avec l’exécutif sur les moyens de sortir de la crise judiciaire», estimant que cette démarche aggrave la crise et porte atteinte à l’indépendance de la justice.
Sur un autre plan, l’AMT a dénoncé le refus du gouvernement tunisien de recevoir le président honoraire de l’Union internationale des magistrats lorsqu’il était en visite en Tunisie, lit-on encore dans le communiqué.
L’Association des magistrats a enfin appelé le pouvoir exécutif à revenir sur ses décisions et à revoir ses positions «pour mettre fin aux injustices, en ouvrant la porte du dialogue afin de discuter des solutions à mettre en place pour en finir avec cette situation de crise causée par des révocations arbitraires», tout en réaffirmant son engagement à poursuivre sa lutte.
Y. N.
Donnez votre avis