Le Bâtonnier Ibrahim Bouderbala, a déclaré hier, samedi 10 septembre 2022, en marge de la tenue de l’assemblée générale ordinaire et élective du Conseil de l’Ordre des avocats, à la Cité de la Culture de Tunis, qu’il s’oppose à l’implication de la profession d’avocat dans les conflits politiques, soulignant la nécessité pour quiconque entreprend une activité politique d’assumer ses responsabilités loin de la profession d’avocat.
Me Bouderbala, qui affirme avoir des principes auxquels il ne dérogerait pas, dont son attachement à l’indépendance du métier d’avocat, ne se rend même pas compte de la distance qui existe entre ses paroles et ses actes, c’est-à-dire de la contradiction qu’il incarne lui-même ou de la duplicité que lui reprochent beaucoup de ses collègues auxquels il se permet de faire la leçon, avec une rare effronterie et un rare sans gêne, sur l’indépendance du métier d’avocat. C’est comme s’il leur disait : «Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !»
En soutenant tapageusement les dispositions exceptionnelles proclamées par le président de la république Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, en cautionnant tout aussi tapageusement la dérive autoritaire de ce dernier et en participant directement, au nom de l’Ordre national des avocats, sans se concerter avec ses collègues, aux réunions organisées au Palais de Carthage pour cautionner cette dérive, n’a-t-il pas impliqué lui-même le métier d’avocat dans les conflits politiques ? D’autant que le processus de réforme politique initié par M. Saïed suscite des interrogations, des résistances et des oppositions, au sein même de la profession d’avocat.
Interrogé à propos de cet engagement politique franc et total au service du président Saïed, le Bâtonnier sortant a indiqué que le Conseil de l’Ordre a publié un communiqué au lendemain du 25 juillet 2021 où il n’a pas annoncé un soutien absolu aux mesures proclamées par le président Saïed, mais a mis en garde contre la violation des droits et des libertés.
I. B.
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