Le mouvement Tunisie en avant a déclaré qu’il participerait aux prochaines élections législatives, appelant le président de la république Kaïs Saïed à modifier certains articles de la nouvelle loi électorale afin de «remédier aux lacunes constatées».
Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de son bureau politique, lundi 19 septembre 2022, ce parti créé il y a quelques mois seulement a précisé qu’il participera aux élections législatives anticipées prévues le 17 décembre prochain, «malgré ses réserves sur les articles majeurs de la loi électorale et leurs impacts potentiels sur les résultats des élections».
Le parti conduit par l’ancien ministre Abid Briki a exhorté «les forces politiques et civiles nationales progressistes, ainsi que les personnalités nationales, qui soutiennent le processus de rectification, à former un bloc électoral afin d’influencer positivement les prochaines élections politiques».
Tunisie en avant est l’un des petits partis sans grande assise populaire qui soutiennent le président de la république Kaïs Saïed et s’inscrivent, par opportunisme, dans le «processus rectificatif» initié par la proclamation des mesures exceptionnelles, le 25 juillet 2021, et que la plupart des grands partis que compte la scène tunisienne dénoncent comme une dérive autoritaire et un coup porté au processus démocratique dans le pays.
La position mitigée exprimée hier par Tunisie en avant trahit la gène de ses membres qui sont conscients du fait que le président Saïed, qui a verrouillé la scène politique par une nouvelle constitution et une nouvelle loi électorale faites sur mesure, ne va tout de même pas partager le pouvoir total qu’il détient dans le pays. Sauf peut-être avec quelques partis de décor, comme le faisait un autre autocrate avant lui : Ben Ali pour ne pas le nommer.
I. B.
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