Tunisie : les ouvrières agricoles, grandes oubliées du président Kaïs Saïed

Depuis sa prise du pouvoir, en 2019, le président Kaïs Saïed ne cesse de défendre les pauvres contre les riches, souvent accusés de spéculation et de corruption. En réalité, il poursuit des politiques hyper libérales et ne fait rien de concret pour justifier son populisme de pacotille qui ne convainc plus grand-monde aujourd’hui.

Aussi les ouvrières agricoles, qui ont manifesté cette semaine pour interpeller les autorités publiques et défendre leurs droits spoliés, ont-elles voulu surtout interpeller le président de la république, qui les a souvent utilisées pour sa communication politique en exploitant leur pauvreté et en leur faisant des promesses jamais tenues, puisque leur situation, très précaire, continue de se détériorer.  

Dans leur rassemblement de protestation organisé lundi 3 octobre 2022, à Tunis, les travailleuses agricoles de Jebéniana (Sfax), Kairouan et Sidi Bouzid, soutenues par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) et d’autres organisations de la société civile, ont défendu leur droit de former des syndicats dans tous les gouvernorats et les délégations du pays.

A ce propos, la chargée du dossier des ouvrières agricoles au FTDS, Hayet Attar, a indiqué dans une déclaration à l’agence Tap, que le rassemblement de protestation observé avant-hier par les travailleuses agricoles n’a été parrainé par aucune structure syndicale, soulignant que le rôle du  FTDES est de soutenir ces mouvements spontanés afin de faire pression sur le gouvernement.

Les ouvrières agricoles marginalisées réclament leur droit à un salaire décent et au transport sécurisé en plus d’une couverture sociale et une retraite qui leur permettront de vivre dans de bonnes conditions après plusieurs années de labeur, a expliqué Mme Attar, ajoutant que les protestataires ont réussi à prendre contact avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour lui faire part de leur préoccupations en attendant la réponse du ministère de la Famille, de l’Enfance, de la Femme et des Seniors et des autres ministères concernés.

Rappelons que le FTDES a publié lundi un communiqué dans lequel il a signalé que des protestataires venues de Sidi Bouzid ont été interdites d’accéder à l’avenue Habib Bourguiba et que d’autres originaires de Jebéniana ont été forcées à quitter les lieux et empêchées d’accéder au ministère des Affaires sociales.

Imed Bahri

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