Dire que les unités sécuritaires ont réservé un «traitement très spécial» à la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, et à ses partisans, lors de leur marche pacifique du samedi 15 octobre 2022, pour manifester contre le pouvoir personnel de Kaïs Saïed, est un euphémisme. En fait, les Destouriens ont été carrément tabassés par des policiers particulièrement hostiles. (Illustration: Abir Moussi, capture d’écran de son live).
Empêchée de rejoindre le ministère de l’Intérieur, situé à quelques dizaines de mètres du lieu où se tenait le rassemblement de protestation, Mme Moussi a été acculée à annoncer, dans un live diffusé sur Facebook dans la soirée du samedi, à entamer une grève de la faim pour protester contre les abus de pouvoir dont elle et ses partisans sont victimes depuis plusieurs mois et dont on a encore eu une éloquente illustration lors de la marche d’hier.
Il faut dire que Mme Moussi est le dirigeant de l’opposition le plus redouté par Kaïs Saïed et, par conséquent, le plus ciblé par la machine de répression officielle. Et pour cause : tous les sondages d’opinion donnent son parti vainqueur des législatives, et la présentent, elle, comme la principale rivale de Kaïs Saïed pour la présidentielle, et ce depuis environ deux ans.
Mme Moussi a qualifié Kaïs Saïed, de «calife» et de «dictateur» qui, contrairement à ce qu’il affirme souvent, se désintéresse totalement des souffrances de son peuple.
Elle a aussi dénoncé les «pratiques des forces de l’ordre» qui ont empêché les partisans du PDL de se rassembler à la place de la République, en leur assénant des coups de matraque, ce qui nécessité l’intervention des agents de la protection civile pour secourir sept manifestants ayant perdu conscience.
I. B.
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