Tunisie : Abir Moussi dénonce un «viol de la république»

Abir Moussi, qui s’oppose fermement au processus politique initié par le président Kaïs Saïed, estime que ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie est un «viol de la république» et une «atteinte à la volonté populaire au vu et au su du monde».

Dans une déclaration à Shems FM, en marge d’une conférence de presse donnée mardi 25 octobre 2022, la présidente du Parti destourien libre (PDL) a ajouté que quelque chose est en train d’être cuisiné sous le signe de «la Tunisie affamé», selon ses termes, faisant allusion aux pénuries de certains produits alimentaires et à la hausse continue de leurs prix et laissant entendre que ces pénuries sont délibérément provoqués pour préparer  la privatisation de certaines entreprises publiques. Elle a, en effet, parlé dans ce contexte de «tentatives pour vendre des entreprises publiques» et de «réformes douloureuses», ajoutant que «le pays subit un crime devant tout le monde».

Mme Moussi a, dans le même contexte, appelé le gouvernement à publier le projet de budget de l’Etat pour 2023 et le document d’accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau prêt de 1,9 million de dollars , qui prévoient justement lesdites «réformes douloureuses» relatives à la levée des subventions de certains produits de première nécessité, la réduction de la masse salariale dans la fonction publique et la privatisation de certaines entreprises publiques opérant dans les secteurs concurrentiels.

Rappelons que le PDL, à l’instar de plusieurs autres partis, boycotte les législatives anticipées du 17 décembre prochain et rejette tout le processus politique initié par le président Saïed devant aboutir à l’élection d’une nouvelle assemblée dénuée de tout pouvoir de contrôle sur le pouvoir exécutif dominé par le président de la république, et ce en vertu de la nouvelle constitution adoptée le 25 juillet dernier.

Elle a, à ce propos, déclaré, au cours de la conférence de presse d’hier que son parti a contacté plusieurs organisations tunisiennes et internationales telles que le Centre Carter, Mourakiboun, Atide et Chahed concernant le processus électoral en Tunisie, ajoutant que le PDL a exigé de ces organisations qu’elles déclarent ces élections illégitimes, tout en les appelant à ne pas accepter de fonds extérieurs pour financer le processus d’observation des élections.

La présidente du PDL estime que les législatives sont déjà truquées et qu’il n’est pas nécessaire d’attendre l’ouverture des bureaux de vote le 17 décembre pour s’en rendre compte, car elles violent toutes les normes internationales des élections libres, pluralistes et transparentes.

I. B.

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