La baisse de la production d’olives en Tunisie au cours de la saison 2022/23 est estimée à 15%. Cette baisse, responsable de la forte hausse des prix de l’huile d’olive sur le marché intérieur, est due aux effets des changements climatiques, notamment la baisse de la pluviométrie et la sécheresse.
La récolte des olives en 2022 en Tunisie était en hausse de 67% en 2022, alors qu’elle n’a augmenté que de 60% en 2021. Mais la production devait chuter à 900.000 tonnes au cours de la saison 2022/23, donnant ainsi 180.000 tonnes d’huile, alors qu’à la saison précédente, la production de 1,2 million de tonnes d’olives avait fourni 240.000 tonnes d’huile. D’où une baisse de 15%, par rapport à la production nationale moyenne de 211.000 tonnes au cours de la dernière décennie.
En termes de répartition de la production nationale d’huile d’olive, les régions du centre-ouest fournissent 42% (75.800 tonnes), suivies des gouvernorats du nord 25% (45.800 tonnes), et ceux du sud 14% (25.000).
Quant aux huileries en activité à la fin 2022, elles sont au nombre de 809, dont 224 dans la région du Sahel, 209 dans le centre, 186 dans le nord, 103 dans le sud, et 87 à Sfax.
La raison principale de la baisse des 15% citée ci-haut est que le pays a traversé (et traverse encore), durant la saison 2022/23, de fortes perturbations climatiques qui ont fait que les réservoirs d’huile d’olive n’étaient pleins qu’à 33% de leur capacité. Pire, dans certaines régions du centre, ils étaient à 21%.
En effet, le manque de précipitations observé notamment dans le centre et le sud du pays où sont concentrés environ 75% des oliveraies, ainsi que les vagues de chaleur intense qui ont touché tout le pays ont largement contribué à cette baisse. Ainsi que la mauvaise récolte d’olives plus tard que d’habitude (octobre-novembre), en raison en raison de la sécheresse.
Cette baisse de la récolte a aussi provoqué une escalade du prix de l’huile. La Tunisie, qui exporte de gros volumes vers l’Europe, prévoit une chute de 2,5%. D’où des prix très élevés. Le prix moyen de l’huile d’olive durant les 3 premiers mois de la campagne 2021/2022 a augmenté de 40% par rapport à la même période de la campagne précédente, avec une variation de 21% à 56% (Onagri).
S’il sont affectés par la baisse de l’offre, les prix sont aussi influencés par la tension générale sur les autres huiles végétales.
Localement, l’huile d’olive est allongée par certaines entreprises, avec une autre huile végétale moins chère. La contrepartie positive des prix élevés, réside dans la promesse d’atténuer a minima les pertes de revenus des agriculteurs liées à la baisse des récoltes d’olives.
A. M. (avec Tap).
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