L’hiver ukrainien risque d’être chaud

Mauvaise nouvelle pour le président américain Joe Biden et Volodymyr Zelensky, l’acteur comique devenu président de l’Ukraine : la majorité républicaine à la chambre des représentants du Congrès américain vient d’élire, après 15 tours, son président, le républicain  Kevin McCarthy de Californie.

Par Elyes Kasri *

Ce fait unique dans les annales du Congrès américain qui avait donné l’impression d’un mandat républicain chaotique à la chambre des représentants et d’un affaiblissement des partisans de l’ancien président Donald Trump révèle en fin de compte une forte influence du mouvement ultranationaliste Make America Great Again (Maga) qui se donne pour mission de rendre sa grandeur à l’Amérique, avec son opposition farouche au financement considéré excessif et douteux en dollars et en armes de plus en plus sophistiquées du régime de Kiev pour consacrer l’argent du contribuable américain à remédier aux séquelles de la crise sanitaire et économique de la Covid-19.

Les républicains reprennent la main

Le compromis qui a finalement permis l’élection par la majorité républicaine de Kevin McCarthy comprend d’importantes concessions aux partisans de l’ancien président Trump dont la possibilité de soumettre au vote la présidence de la chambre des représentants et donc la remise en question de la présidence de McCarthy et de l’establishment classique du parti républicain à la demande d’un seul représentant de la minorité proche de l’ancien président Trump.

La nomination des nouveaux présidents des commissions parlementaires notamment la commission judiciaire va permettre de lancer une série d’enquêtes notamment sur les liens de la famille Biden avec des milieux ukrainiens corrompus pouvant aller, dans une campagne de harcèlement politique du parti démocrate en prévision des élections générales de 2024, à solliciter la destitution du président Biden pour abus de pouvoir, trafic d’influence et entente criminelle contre les intérêts des Etats-Unis d’Amérique.

Avec l’offensive russe et la prochaine entrée sur le théâtre des opérations en Ukraine des 180.000 réservistes russes de même que l’introduction d’une nouvelle génération d’armes russes, l’hiver 2023 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour l’administration Biden, l’Otan et le régime de Zelensky.

Remettre la diplomatie en avant

Il y a lieu d’espérer que la diplomatie reprendra ses droits et nous épargnera l’apocalypse nucléaire annoncée par de nombreux astrologues, du célèbre Nostradamus du 16e siècle aux plus contemporains des illuminés de la boule magique.

La Tunisie, héritière de Carthage, puissance méditerranéenne par excellence, doit de préparer sérieusement à jouer son rôle dans cet important processus de reformulation de la sécurité et de la coopération euro-asiatiques qui devrait démarrer au cours des prochains mois pour éviter toute occultation de la dimension méditerranéenne et s’ériger en tant qu’acteur et partenaire dans toute nouvelle architecture de sécurité et de coopération qui pourrait déterminer les rapports internationaux et les équilibres des forces dans notre voisinage proche et éloigné au cours des prochaines décennies.

La diplomatie tunisienne devra faire sa mue en vue de pouvoir faire face aux défis de la période à venir et être à l’affût de toute opportunité pour la prospérité, le rayonnement et l’invulnérabilité de la Tunisie.

* Ancien ambassadeur.  

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