«L’organisation du second tour des législatives n’a aucun sens et c’est du gaspillage de l’argent public», estime Issam Chebbi, le secrétaire général du Parti républicain (Al-Joumhouri), dont le parti avait appelé au boycottage du 1er tour.
Intervenant dans l’émission Studio Shems, sur Shems FM, mercredi 18 janvier 2023, Chebbi a ajouté que «le peuple tunisien a fait une révolution pacifique en boycottant les bureaux de vote lors du premier tour», tenu le 18 décembre dernier, et qui a vu l’abstention atteindre le taux record de 88%, jamais enregistré dans l’histoire des élections démocratiques.
«Le président de la république devrait être suffisamment raisonnable pour comprendre ce message et mettre fin au processus qu’il suit», depuis la proclamation de l’état d’urgence le 25 juillet 2021, a déclaré Chebbi, en appelant au «retour à la démocratie, à la constitution de la révolution» et à «s’assoir autour de la table du dialogue».
Issam Chebbi a appelé, par ailleurs, «à arrêter le processus du 25 juillet, à lancer un dialogue national, à constituer un gouvernement de salut national et à revenir à des élections démocratiques».
Le secrétaire général d’Al-Joumhouri estime que «le changement du gouvernement Bouden ne réglera pas la crise dans le contexte constitutionnel présent qui ne garantit le succès à aucun gouvernement». «Le gouvernement Bouden n’est pas la cause de la crise, mais l’un de ses signes», ajoute-il, en appelant à changer le gouvernement dans le cadre d’un processus de sauvetage et de rétablissement des institutions de l’Etat dans leur rôle normal, avec une séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et des instances constitutionnelles fonctionnant normalement.
Interrogé sur l’initiative de dialogue national, lancée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le Conseil national de l’ordre des avocats tunisiens (Cnoat), la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), Chebbi a déclaré que ce débat exige une limitation dans le temps et le passage de la revendication à l’exécution, ajoutant qu’aucune initiative ne pourrait réussir si elle exclut une partie des citoyens, par allusion aux partis politiques que certains instigateurs de ladite initiative affirment vouloir écarter.
«Le but de l’initiative de dialogue national n’est pas de sauver le processus (engagé par le président Saïed avec la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, Ndlr), mais de sauver le pays qui s’enfonce dans la crise jour après jour», a conclu Chebbi.
I. B.
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