Dans son premier roman, ‘‘Bab Bhar. La Porte de France’’, l’écrivain Zine Elabidine Hamda Chérif brosse le portrait d’une société tunisienne plurielle, cosmopolite, ouverte et tolérante, une Tunisie de croisements et de rencontres.
Par Tahar Bekri
Ils s’appellent Matteio, Guido, Lucien, ils son Italiens, Maltais, amis de Rafik et Monia, ils ont la Tunisie en partage, un pays qu’ils aiment, un pays qui les a vus naître, qui a séparé leurs destins, l’Histoire pas toujours clémente, sujette à des malentendus et des arbitraires.
Ils sont musulmans, chrétiens, juifs, complices, dans un pays ouvert, avec des amours complexes, de vies toute de nostalgie, des voisinages et des amitiés qui ont enrichi leurs êtres.
Il ne s’agit pas de visées coloniales mais d‘émigration, d’immigration, méditerranéennes, de condition humaine, celle-là même qui pousse aujourd’hui un jeune Tunisien à quitter son pays au péril de sa vie.
Le roman de Zine Elabidine Hamda Cherif est généreux, tolérant, ouvert, tend à apaiser les tensions, rejette la fermeture, donne à réfléchir sur l’actualité la plus récente comme sur le passé oublieux de sa propre mémoire.
Un roman où les paroles s’échangent, se rappellent, s’interpellent, s’écoutent avec sérénité et bonheur, où les lieux se revisitent en quête de souvenirs intimes, parfois graves.
Cette Porte de France est une Porte de Tunisie qui invite à la rencontre fraternelle, et si elle porte ses changements bien évidents, elle ne doit pas renier ni occulter l’essentiel : ses valeurs humaines.
‘‘Bab Bhar. La Porte de France’’, roman de Zine Elabidine Hamda Cherif, éd. Nirvana, Tunis 2022, prix : 28 DT.
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