L’Académie des sciences, des lettres et des arts (Beit Al-Hikma), a organisé, à son siège à Carthage, mercredi 8 février 2023, une présentation-discussion du dernier roman du Pr Bechir Ben Aïssa, intitulé ‘‘Constantin l’Ifriquien’’ (éd. Nirvana, 198 pages, Tunis 2022), consacré à ce personnage historique ô combien équivoque.
La présentation du roman a été assuré par l’universitaire et romancier Ahmed Mahfoudh.
Constantin l’Ifriquien est auréolé d’une légende greffée sur une vie d’aventures et sur l’aspect «occulte» de son personnage.
Né à Carthage, il serait allé jusqu’aux Indes, mais séjourna réellement en Syrie, en Égypte, en Éthiopie et à Bagdad, apprenant le grec, l’hébreu, l’arabe, le latin, le syriaque, le persan, étudiant la grammaire, la géométrie, l’arithmétique, la musique, l’astronomie, la médecine.
L’un après l’autre, les ouvrages de Constantin, quelle que soit la matière étudiée dans ses traités de médecine, étaient reçus à Salerne, le plus important foyer intellectuel de son époque, et commentés avec respect par maîtres et élèves. La renommée de Constantin fut telle que Byzance lui décerna le titre de magister Orientis et Occidentis.
Ce n’est qu’au cours de la première Croisade, qui a noué des liens intellectuels avec l’islam, que les ouvrages médicaux furent abordés, et l’on découvrit la supercherie de Constantin : ayant acquis, lors de ses voyages, les grands textes médicaux arabes, et conscient de l’ignorance de ces ouvrages par les Latins, il les traduisit en omettant d’en indiquer les auteurs.
Béchir Ben Aïssa est maître de conférence à l’Institut supérieur de langues de Tunis (ISLT) depuis 2014.
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