Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Yassine Jelassi, a qualifié l’arrestation du directeur général de la radio privée Mosaïque FM, Noureddine Boutar, de «pas en arrière» qui «rappelle des pratiques en vigueur avant la révolution» de 2011. Cela montre également la volonté du gouvernement de museler les médias et de faire taire toutes les voix», a-t-il déclaré.
«Ce à quoi Boutar a été soumis est anormal et doit cesser immédiatement», a-t-il déclaré aux journalistes, mardi 14 février 2023, ajoutant que «la police ne devrait pas poser de questions sur la ligne éditoriale d’une radio».
Le président du SNJT a également souligné que la critique de la situation socio-économique du pays exprimée à la radio est la même que celle exprimée au quotidien par les citoyens dans les cafés ou par les personnalités politiques.
Il a ajouté que les arrestations effectuées au cours des deux derniers jours montrent que le pays est confronté à une «situation grave» et que tous les citoyens sont «en liberté provisoire».
La radio Mosaïque FM a publié mardi un communiqué suite à l’arrestation de son directeur général, appelant à sa libération immédiate. Elle a fermement condamné cette «opération d’intimidation» visant à «porter atteinte à l’indépendance de la radio et à la liberté du travail journalistique».
La décision de placer Noureddine Boutar en garde à vue concerne sa ligne éditoriale et n’a rien à voir avec une éventuelle affaire de complot contre la sûreté intérieure de l’État, a confirmé son avocate, Dalila Msaddek, qui a assisté à son audition.
De son côté, le Syndicat national des radios privées a condamné l’arrestation du directeur général de Mosaïque FM et «l’ingérence dans la ligne éditoriale des médias privés».
Mosaïque FM a indiqué lundi soir qu’une brigade d’intervention avait interpellé Noureddine Boutar après avoir perquisitionné son domicile et sans informer sa famille du motif de son arrestation.
Avec Tap.
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