Il voulait tellement ce poste qu’il n’a cessé d’en parler depuis qu’il s’est fait élire il y a quelques mois. Depuis hier, lundi 13 mars 2023, Brahim Bouderbala est président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Son soutien inconditionnel au président de la république Kaïs Saïed a donc fini par porter ses fruits.
Par Imed Bahri
L’ancien bâtonnier, qui n’appartient à aucun parti, a finalement réussi à convaincre ses nouveaux collègues sous la coupole du Bardo qu’il serait l’homme de la situation. Dans son discours d’investiture, il a promis d’œuvrer dans un esprit de collaboration pour relever le principal défi, qui est de faire en sorte que l’hémicycle soit à la hauteur des attentes du peuple tunisien. Et c’est tout le mal qu’on lui souhaite. Il a aussi exhorté les élus du peuple à déployer un surcroît d’effort en vue d’accomplir au mieux les fonctions législatives et de contrôle qui leur sont dévolues.
Les journalistes laissés dehors
En ce jour décisif de l’histoire de la Tunisie, nous donnons le coup d’envoi des travaux du nouveau parlement, a lancé Bouderbala, se félicitant de l’esprit fraternel et de l’ambiance démocratique qui a marqué la séance inaugurale dédiée aussi à l’élection du président de l’ARP et de ses deux adjoints, séance qui, soit dit en passant, était interdite aux journalistes des médias nationaux et internationaux, à la notable exception des médias gouvernementaux : l’agence Tap et la Radio et la Télévision nationales. Cette décision, défendue par la député Fatma Mseddi et critiquée par plusieurs autres de ses collègues, dont Badreddine Gammoudi, a été le fait le plus saillant de la séance inaugurale et qui a fait couler le plus de salive et d’encre.
Présidant la plénière, Brahim Bouderbala n’a pas cru devoir s’arrêter sur cette «affaire», en attendant d’y voir plus clair et d’identifier la partie ayant pris la malencontreuse décision d’empêcher les journalistes indépendants de faire leur devoir d’informer l’opinion sur ce qui se passe au parlement. Ne dit-on pas qu’un homme averti en vaut deux, surtout à l’entame d’une nouvelle mission ?
Et comme les promesses n’engagent que ceux qui y croient, le successeur de Rached Ghannouchi au perchoir a promis de travailler de concert avec les institutions de l’Etat, au premier rang desquelles la présidence de la république et le gouvernement, dans l’objectif ultime de bâtir la Tunisie de demain, à laquelle chacun aspire comme un lieu de stabilité et de crédibilité pour les pays frères et amis et les différentes communautés étrangères établies en Tunisie.
Ceux qui viennent en Tunisie pour le tourisme ou l’investissement y trouveront un environnement propice à la réussite, car nous sommes là pour rassurer tout le monde, a-t-il encore fait savoir.
Le temps des promesses
«Ce jour mémorable est le début d’une nouvelle ère de construction de la Tunisie de demain, a-t-il soutenu, se félicitant des mesures prises depuis le 25 juillet 2021», date du gel de l’ancien parlement et de la proclamation de l’état d’exception par le président Kaïs Saïed, processus qui a permis à M. Bouderbala et d’autres de ses nouveaux collègues de se retrouver aujourd’hui sous la coupole du Bardo.
Prenant acte du bon déroulement des différentes étapes du processus post-25 juillet et du respect de l’échéancier prévu à sa réalisation, Bouderbala a souligné que les élections législatives étaient «crédibles et transparentes» et que c’est pour la première fois que l’instance électorale a révélé des chiffres fiables, oubliant de rappeler ces chiffres dont le plus signifiant est le très faible taux de participation (11%) dont les nouveaux députés ne sauraient être fiers.
Cela n’a pas empêché le président du nouveau parlement de se montrer optimiste et de formuler le souhait de parvenir à rétablir la confiance en l’action législative de la nouvelle assemblée en respect de la mission dont elle est investie par la Constitution.
Il est à noter que la séance plénière inaugurale du parlement a abouti à l’élection de Brahim Bouderbala à la présidence, après avoir obtenu 83 voix contre 67 pour son rival, Abdessalem Dahmane.
Les deux adjoints du président sont au terme d’un scrutin à deux tours, respectivement, Anouar Marzouki (72 voix) et Saoussen Mabrouk (87 voix).
La première session plénière de l’Assemblée a validé également la composition de la commission du règlement intérieur.
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