Interrogé sur l’empêchement des médias indépendants d’assister à la cérémonie inaugurale du nouveau parlement, hier, lundi 13 mars 2023, le président nouvellement élu de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Brahim Bouderbala, a déclaré que la liberté d’information est un acquis majeur de la révolution de 2011.
Promettant de s’employer à renforcer cette liberté et à faire en sorte que les médias soient utiles, comme s’ils ne l’étaient pas assez à son goût jusque-là, le nouveau président de l’Assemblée a ajouté : «Nous ne voulons pas propager une image qui contribue à dévaloriser la vie parlementaire et politique», soulignant au passage que les médias portent une lourde responsabilité dans la défense de l’intérêt supérieur de la patrie.
Cette vision, que partageraient les plus atroces despotes, dénote, soit dit en passant, une grave méconnaissance du rôle des médias dans une démocratie digne de ce nom, qui est d’abord d’informer l’opinion en toute indépendance et en toute impartialité. Et non à servir de brosse à reluire pour le pouvoir en place, comme semble le penser M. Bouderbala.
Comme pour aggraver son cas et prouver son hostilité personnelle aux médias, le nouveau président du parlement a expliqué que «le besoin de calme et de tranquillité était primordial dans une séance inaugurale où la plupart des députés ne se connaissent pas», laissant ainsi entendre, d’un côté, que le rôle de la presse est de redorer le blason du parlement et, de l’autre, que la présence des journalistes à l’intérieur de l’instance législative pourrait perturber les députés ! Et c’est là une vision du rôle des médias qui en dit long sur les convictions démocratiques de celui qui va présider pour cinq ans l’assemblée législative, homme de droit et ancien bâtonnier de surcroît !
Est-ce pour rattraper sa bourde que M. Bouderbala a lâché ensuite, presque à contre-cœur : «Nous essaierons à l’avenir de consolider la relation avec les médias, sans aucune exception», en promettant que le parlement sera à la hauteur des aspirations du peuple tunisien, un parlement qui s’emploierait à ramener le calme et à combattre la culture du désespoir qui s’est propagée dans le pays, selon ses termes.
I. B.
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