Les récentes déclarations du président de la république Kaïs Saïed à propos du litige ayant opposé la Tunisie et la Libye à propos du champ pétrolier du plateau continental à la frontière maritime des deux pays continuent de faire des vagues.
Si à Tunis, les observateurs se sont interrogés sur le timing et l’opportunité de telles déclarations à propos d’une affaire qui a été réglée depuis longtemps par un verdict de la Cour internationale de justice (CIJ) au bénéfice de la Libye, dans le pays voisin, le principal concerné, le ministre du Pétrole et du Gaz, Mohamed Aoun n’a pas tardé à réagir lui aussi pour rétablir la vérité des faits du point de vue de Tripoli. Dans une interview accordée à la chaîne Al Ahrar, dimanche 19 mars 2023, le responsable libyen a dit que les déclarations de Saïed à propos du champ pétrolier Al Bouri pourraient être causées par de fausses informations.
Les litiges sur les frontières maritimes tuniso-libyennes remontent à 1982, et la CIJ a tranché à ce sujet le 24 février 1982, la Tunisie a fait appel qui a été rejeté, a cru devoir rappeler Mohamed Aoun, estimant que le président tunisien parle de la partie maritime, propriété commune de la Tunisie et de la Libye et qui est gérée par les deux pays depuis 1988.
En ce qui concerne, la déclaration de l’ancien ministre libyen des Affaires étrangères, Ali Triki à propos du partage du champ Al Bouri entre la Tunisie et la Libye, Aoun affirme que ce champ se situe à 70 km à l’intérieur des eaux territoriales libyennes selon la limitation définie par la CIJ, ajoutant que les déclarations des hauts responsables n’ont d’effet que lorsqu’elles sont traduites dans des accords officiels, ce qui n’a pas eu lieu dans le cas présent.
Il reste à s’interroger sur les motivations du président tunisien qui a cru devoir remettre sur le tapis cette affaire réglée depuis longtemps. Que cherche-t-il à prouver ou à provoquer ? Sachant que les relations tuniso-libyennes, sans être vraiment au beau fixe, ne sont pas non plus à leur plus bas niveau et que les deux pays, qui font face à des tensions internes, se passeront volontiers de polémiques d’autant plus improductives qu’elles sont anachroniques voire insensées.
I. B.
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