«Le crime de Bochra Belhaj Hmida est d’être une femme libre dotée d’une raison et qui pense. On l’implique dans un dossier de complot (contre la sûreté de l’Etat, Ndlr) avec lequel elle n’a aucun lien».
C’est en ces termes que sa collègue, avocate et militante féministe, ancienne porte-parole de la présidence de la république entre 2017 et 2019, Saïda Garrach, a exprimé sa solidarité avec l’ancienne député et présidente de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), Bochra Belhaj Hmida, menacée de poursuites judiciaires et qui fait l’objet, sur les réseaux sociaux, d’une vaste campagne de dénigrement menée par des personnes et des groupes qui se réclament tapageusement du président de la république Kaïs Saïed et du processus politique qu’il avait initié en proclamant l’état d’exception, le 25 juillet 2021.
Bochra Belhaj Hmida a quitté la Tunisie le 28 février dernier et ses camarades affirment qu’elle a été harcelée par la police des frontières avant qu’on la laisse prendre l’avion. Elle n’est pas rentrée au pays depuis. Est-ce qu’elle craint d’être arrêtée elle aussi dans le cadre de la campagne d’arrestations ayant touché plus d’une vingtaine d’activistes politiques opposés au président Saïed ? C’est très probable, d’autant que «son nom a été cité à plusieurs reprises lors de l’audition de ces activistes par le juge d’instruction, dans une évidente volonté de l’impliquer dans une affaire de complot contre la sûreté de l’Etat», affirment les avocats des prévenus, dont Samir Dilou dans plusieurs déclarations aux médias.
En solidarité avec Bochra Belhaj Hmida, plusieurs associations de défense des libertés, notamment l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), dont la concernée était l’une des anciennes présidentes, ont annoncé, hier, lundi 27 mars 2023, une série de mouvements de protestation contre les atteintes aux droits et libertés qu’elles attribuent au régime actuellement en place dans le pays.
I. B.
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