Les banques cotées en Bourse de Tunis ont vu leur produit net bancaire (PNB) augmenter de 12,1% en 2022, dépassant la barre historique des 6 milliards de dinars tunisiens (MdDT), selon une note sur les indicateurs d’activité du secteur bancaire (T4 2022), récemment publiée par l’intermédiaire en bourse, Tunisie Valeurs.
Cette performance est principalement due aux autres revenus (+25% à 1,9 MdDT) et à la marge d’intérêts (+8,6% à 3,1 MdDT). Les autres revenus ont augmenté en raison d’une intense activité d’émission d’emprunts d’Etat par le Trésor et d’une activité de change saine au niveau des salles des marchés des banques.
La marge d’intérêt bénéficie d’un effet volume couplé à un effet prix favorable (hausse des encours de crédit couplée à la hausse du taux directeur de 100 points de base en 2022).
Les commissions nettes ont augmenté de 4,6% à 1,3 MdDT.
A l’exception de la BTE, toutes les banques cotées en bourse ont enregistré des évolutions positives de leur PNB. La banque mixte a enregistré une baisse de 3,2% de son résultat net, à 61,1 MDT, en raison de la baisse de sa marge d’intérêt (-19,7%, à 20,5 MDT).
Les banques cotées ont également fait état d’une meilleure productivité, grâce à la maîtrise des frais généraux (+5,3% à 2,8 MdDT selon les estimations de Tunisie Valeurs) et à la forte génération de PNB.
Le coefficient d’exploitation agrégé du secteur a diminué de 2,9 points de pourcentage pour s’établir à 44,5 %.
Le taux de couverture de la masse salariale par les commissions progresse de 0,6 point à 71,2%.
Croissance de l’encours des dépôts
Du côté des dépôts, Tunisie Valeurs a fait état d’une activité de collecte résiliente au cours de l’année écoulée, malgré le contexte économique morose.
Les banques cotées ont enregistré une croissance de 8,7% de l’encours des dépôts à 85,2 MdDT.
«Il semble que le resserrement de la politique monétaire par la BCT ait opéré en 2022, brandissant l’arme des taux (relèvement du directeur de 100 pb, générant une hausse du TMM de 54 pb en moyenne sur l’année 2022 et l’augmentation du minimum taux de rémunération de l’épargne de 125 pb entre décembre 2021 et décembre 2022) a dopé le retour de l’épargne dans le circuit bancaire», explique l’intermédiaire en bourse.
«Toutes les catégories de ressources ont enregistré des évolutions positives. Cependant, ce sont les dépôts à terme et les dépôts d’épargne qui ont enregistré la plus forte croissance (+13,3% à 26,3 MdDT et 9,3% à 26,8 MdDT, respectivement).
Toutes les banques cotées en bourse ont augmenté leurs encours de dépôts, ce qui est, selon Tunisie Valeurs, une performance en soi dans ce contexte économique dufficile.
Accélération de la croissance du crédit
Par ailleurs, l’année 2022 a été caractérisée par une accélération de la croissance du crédit pour les banques cotées après une année 2021 plutôt «terne».
Après une baisse en 2021 (+4,7%), les encours de crédits du secteur bancaire coté ont crû de 7,9% à 83,2 MdDT.
Malgré le climat des affaires morose, Tunisie Valeurs a souligné que la production du secteur a été soutenue par la bonne collecte, l’apaisement de la pression sur le ratio de transformation réglementaire (ratio crédits/dépôts), la base de comparaison positive de 2021 qui a vu un ralentissement notable de la taux de production et les remboursements substantiels des bons du trésor assimilables depuis le début de 2022, assurant un afflux d’argent frais aux banques (remboursements des bons du trésor pour 12,6 MdDT).
Malgré une collecte plus soutenue que la distribution de crédit, le secteur bancaire a vu son taux de transformation global quasiment stagner à 91,5%.
Ce constat s’explique principalement par la baisse de l’encours des ressources spéciales (-2,2% à 5,8 MdDT).
Dans la continuité des dernières années, les banques publiques continuent de tirer vers le haut la production du secteur.
Ces derniers ont enregistré une augmentation cumulée du volume de leurs engagements de 10,1%, à 35,7 MdDT.
Les banques privées ont pour leur part enregistré une hausse de 6,4% de leurs encours de crédits à 46,7 MdDT.
Toutes les banques cotées en bourse ont enregistré des évolutions positives de leurs encours de crédits, à l’exception de la BTE.
La production de l’ex-banque de développement à capital tuniso-émirati a marqué un répit (-3,2%, à 853,4 MDT en volume d’engagements) en 2022, pour digérer la solide croissance affichée sur la période 2020-2021 (une hausse moyenne des l’encours des crédits de 7,1%).
La BTE a subi une dégradation de la qualité de son portefeuille en 2021 (un taux de créances classées passant de 16,1% en 2020 à 18,9% en 2021) ce qui a sans doute poussé la banque à privilégier la qualité sur le volume.
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