La Audi Q6, utilisée pendant quelque temps comme voiture de fonction par le ministre des Affaires religieuses, Ibrahim Chaïbi, à l’origine des poursuites judiciaires lancées contre le journaliste Mohamed Boughalleb, vient de retrouver sa place dans le dépôt de la Douane Tunisienne, à Ben Arous, qu’elle n’aurait pas dû quitter.
Selon Mosaïque, le juge d’instruction près du tribunal de première instance de Ben Arous, qui a entendu plusieurs témoignages dont celui de la directrice générale de la Douane Tunisienne, a décidé, jeudi 6 avril 2023, le retour de la voiture objet de l’affaire au dépôt de la Douane Tunisienne. Ce qui fut fait, toujours selon Mosaïque, vendredi 7 avril.
Rappelons que ladite voiture appartenait à un citoyen tunisien et qu’elle a fait l’objet de procédures administratives et judiciaires, en Tunisie et à l’étranger, et qu’elle n’aurait jamais dû quitter les dépôts de la Douane Tunisienne, et encore moins être utilisée comme voiture de fonction par le ministre des Affaires religieuses. Et c’est ce que notre collègue Mohamed Boughalleb avait révélé et qui lui valut des poursuites judicaires suite à une plainte contre lui déposée par le ministre concerné.
Ce qui interpelle dans cette affaire et suscite des interrogations sur le comportement pour le moins bizarre de l’administration publique tunisienne, c’est que notre collègue, dont le seul «crime» est d’avoir fait son travail selon les règles professionnelles pour dénoncer un acte illégal, soit interrogé par le juge d’instruction le jour même où la voiture objet du scandale a retrouvé la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
Selon les données ci-dessous, l’abus au centre de l’affaire a été commis par l’administration publique, et non par Mohamed Boughalleb, à moins que l’on ait voulu, en poursuivant ce dernier en justice, faire taire l’une des voix les plus libres de la scène médiatique tunisienne. Mais c’est là une autre histoire…
I. B.
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