CRDHT : «Le véritable ennemi de la Tunisie, c’est le terrorisme»

Suite à l’attaque de Djerba, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRDHT) a publié le communiqué suivant, mercredi 10 mai 2023, où il appelle l’Etat tunisien à concentrer ses efforts sur la prévention des risques terroristes, en lieu et place de la politique répressive à l’encontre des opposants.  

Le soir du 9 mai 2023, l’île de Djerba a été le théâtre d’une attaque armée présumée terroriste, qui a causé la mort de quatre personnes et en a blessé plusieurs autres, notamment de nationalité tunisienne.

Selon le communiqué du ministère de l’Intérieur, diffusé tardivement après que les médias étrangers et les réseaux sociaux aient relayé l’information de l’attaque, un agent de la Garde nationale a tué son collègue, s’est emparé de son arme pour ensuite se diriger vers la synagogue de la Ghriba qui accueille, chaque année, des juifs du monde entier pour le pèlerinage. Il a ouvert le feu, tirant de manière indiscriminée sur les personnes réunies.

Cet acte terroriste rappelle celui de 2002, lorsque la synagogue a été la cible d’une attaque terroriste, causant des dizaines de victimes, notamment de nationalité allemande.

Nous nous inclinons avec respect devant les victimes, toutes nationalités et religions confondues et condamnons fermement ces crimes terroristes lâches qui ciblent, sans distinction aucune, des personnes innocentes et adressons nos sincères condoléances aux familles des victimes.

Nous réclamons que l’Etat tunisien concentre ses efforts de sécurité sur les risques terroristes qui continuent de guetter le pays, menaçant en permanence sa sécurité intérieure et extérieure, et ce en lieu et place de la politique répressive qu’il pratique à l’encontre de personnalités politiques, de défenseur-e-s des droits humains, de syndicalistes et de blogueurs/ses qu’il espionne, harcèle et emprisonne sans motif.

Enfin, nous déplorons le fait que plus de dix ans après la révolution, les autorités tunisiennes ne fournissent pas en temps voulu à leurs citoyennes et à leurs citoyens des informations sur de tels événements graves survenus dans leur pays, illustrant une fois de plus les menaces qui pèsent sur le droit à l’information, un droit devenu dépendant de l’humeur du pouvoir et de ses calculs.

Soyons uni-e-s contre le terrorisme pour une Tunisie libre, démocratique et tolérante.

Communiqué.

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