Souvent, l’enfer n’est pas l’autre, mais se terre au plus profond de soi par une indigence d’analyse, de compréhension et de décision, informée et responsable. Les Tunisiens, ballottés entre les mirages d’une aide internationale qui tarde à venir et les difficultés qu’ils ont à compter réellement sur leurs propres moyens, n’ont pas fini d’en faire l’amère expérience à leur corps défendant. Sans aucune lueur à l’horizon…
Par Elyes Kasri *
Le gouvernement italien d’extrême droite, élu sur des promesses populistes qui s’écrasent progressivement contre le mur bétonné de la réalité, se rend plus service à lui-même qu’à la Tunisie en donnant l’illusion de pouvoir trouver des solutions au délitement économique et au spectre de la faillite de notre pays grâce à l’argent des autres et au prix de l’évitement des réformes nécessaires.
Sentant l’impasse de son discours électoral populiste fait de promesses creuses et irréalistes, le gouvernement italien a vainement essayé de caresser dans le sens du poil les illusions de ses alter-ego tunisiens pour se donner un répit face à la déferlante migratoire en leur faisant croire que les portes de la finance internationale vont s’ouvrir par magie à la Tunisie sans le moindre effort pour réformer le gouffre sans fond de ses pratiques budgétaires et de son modèle économique obsolète et insoutenable.
Les élans hypocrites des pseudos patriotes
Le sommet du G7 de Hiroshima sonne comme un camouflet cinglant aux populistes et illusionnistes de tout bord en rappelant la dure réalité des réformes désormais incontournables et de l’inévitabilité du discours de la vérité en dépit des élans hypocrites des pseudo patriotes et autres adeptes du statu quo pour divers motifs, même les plus contradictoires, mais qui finissent par se rejoindre en causant le même préjudice à la souveraineté nationale et aux générations futures.
Ces pseudo patriotes doivent se rendre à l’évidence que le véritable courage n’est pas tant de s’opposer avec véhémence à un adversaire situé à des milliers de kilomètres que de savoir se remettre en question et affronter ses propres phobies et préjugés qui tendent à obscurcir le jugement et hypothéquer l’action.
Souvent, l’enfer n’est pas l’autre, mais se terre au plus profond de soi par une indigence d’introspection, d’empathie et de compassion.
Ancien ambassadeur.
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