Intervenant ce mercredi 7 juin 2023 dans l’émission ‘‘Mission impossible’’ sur IFM, l’ancien dirigeant d’Ennahdha, Imed Hammami, a réitéré ses critiques envers le président du parti islamiste, Rached Ghannouchi, déclarant que sa place est en prison.
Imed Hammami, ancien militant d’Ennahdha, qui a connu son heure de gloire lorsque son ex-parti a dirigé la Tunisie entre 2011 et 2021, en étant nommé successivement, entre août 2016 et novembre 2018, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, ministre de l’Industrie et des PME et ministre de la Santé publique, a rompu avec sa famille politique au lendemain de l’accession de Kaïs Saïed à la magistrature suprême.
L’ancien constituant et ancien porte-parole d’Ennahdha n’a visiblement pas pardonné à Rached Ghannouchi sa décision de geler son adhésion à Ennahdha suite au soutien tapageur qu’il a exprimé à l’actuel président de la république suite à sa proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021.
Interrogé par Borhane Bsaies sur la situation actuelle de l’ancien président de l’Assemblée, emprisonné depuis plusieurs semaines et poursuivi dans plusieurs affaires, Imed Hammami a réitéré ses critiques envers ce dernier, lui reprochant d’avoir écarté tous les dirigeants historiques d’Ennahdha, notamment son co-fondateur Abdelfattah Mourou, fait le vide autour de lui et empêché l’adoption des mécanismes démocratiques au sein des instances dirigeantes du mouvement islamiste. Donnant libre cours à ses ressentiments envers le vieux dirigeant islamiste, il a déclaré : «Pour que Kaïs Saïed puisse poursuivre la mise en œuvre de son projet politique et parce que Rached Ghannouchi n’a pas voulu mettre fin lui-même à ses activités politiques, j’estime que sa place est en prison».
Imed Hammami a par ailleurs critiqué le gouvernement Najla Bouden, selon lui incompétent et inefficace, et plaidé pour son remplacement par un gouvernement plus politique, selon ses termes, se disant prêt à rejoindre un tel gouvernement s’il est mis en place, pour se mettre au service du pays, même si cela n’est pas dans son intérêt personnel, eu égard sa situation professionnelle actuelle, sachant qu’à 59 ans, il est à un an de la retraite.
Les mauvaises langues diront que M. Hammami n’a pas fini d’envoyer des demandes d’emploi au président Kaïs Saïed, lequel ne semble pas pressé de faire appel à ses services. En tout cas pour l’instant…
I. B.
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