Dans un communiqué publié vendredi 3 août 2023, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a appelé le président Kaïs Saïed à respecter l’indépendance des médias et à «cesser de s’immiscer dans leur contenu».
Le syndicat a appelé le président de la république à appliquer la loi dans la nomination des responsables à la tête des institutions médiatiques publiques, en particulier la radio et la télévision, à «respecter l’indépendance des médias publics, confisqués et privés et à s’abstenir des nominations parachutées, dans lesquelles le président de la république a essentiellement eu recours à des symboles de propagande et de désinformation pendant la période de black-out médiatique», selon le communiqué.
Le président Kaïs Saïed avait indiqué lors de sa rencontre, le même jour au Palais de Carthage avec le PDG de l’Etablissement de la télévision tunisienne, Awatef Dali (illustration), que «la télévision nationale doit être au service des Tunisiens et non au service de lobbies cachés derrière le rideau», estimant qu’«un certain nombre de programmes et l’ordre des nouvelles dans le bulletin d’information de la télévision tunisienne (Watania 1) ne sont pas innocents».
Le SNJT a souligné dans le même communiqué, que les médias publics doivent jouer leur rôle premier de service public au service de l’Etat et de la société et exprimer les revendications du peuple et ses préoccupations dans un esprit de neutralité et d’objectivité, et adopter les priorités de l’information, de l’éducation et du divertissement, et ne pas être un outil de propagande pour les autorités en place, quelles qu’elles soient.
Le syndicat a aussi appelé toutes les structures professionnelles et instances de régulation à rejeter publiquement ces pratiques et à défendre le droit des femmes et des citoyennes à des médias libres reflétant les différentes orientations politiques et intellectuelles et représentant la diversité et le pluralisme de la société tunisienne.
Dans ce contexte, le syndicat a souligné que ce n’est pas le rôle de l’exécutif de contrôler et de surveiller le contenu des médias, mais plutôt celui des rédactions au sein des institutions et de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica).
Il a appelé le personnel de la télévision tunisienne en particulier et le reste des institutions médiatiques publiques en général à répondre à ces «pratiques et dérives graves et à toute tentative d’utilisation de l’institution publique au service de l’autorité ou de toute autre entité», estimant que «l’intervention du président de la république s’inscrit dans un contexte de censure des médias publics, de sexisme et d’atteinte au principe de pluralisme, de diversité et d’objectivité», notamment à la télévision et à la radio tunisiennes et à l’agence de presse Tap , en plus des pratiques d’exclusion, notamment l’empêchement de la société civile et des forces politiques d’apparaître à la télévision tunisienne, qui est financée par l’argent des contribuables.
D’après Tap.
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