En vertu du dernier mouvement dans le corps de la magistrature, annoncé le 29 août 2023, l’ancienne présidente de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Karafi, a été mutée de la présidence d’une chambre à la Cour de cassation de Tunis à la présidence d’une chambre pénale à la Cour d’appel de Béja.
Dans un post Facebook, elle a commenté sa mutation en ces termes : «Je suis fière de servir la justice dans n’importe quelle région de ma chère patrie… Nous défendons la vie partout où nous sommes… Et notre volonté ne sera pas brisée par ce que certains considèrent comme une sanction, croyant pouvoir ainsi briser cette volonté renforcée au fil des jours et des années. Au temps de Ben Ali, ils croyaient pouvoir briser ma volonté et porter atteinte à l’indépendance de ma décision judiciaire et à mon combat au sein de l’association des magistrats pour l’indépendance de la justice. J’ai alors eu l’honneur d’aller travailler pendant douze ans entre les tribunaux de Zaghouan, Sousse, El-Kef et Siliana.»
Karafi ajoute dans le même post : «Malgré leurs sanctions, nous n’abandonnerons pas le combat pour l’indépendance de la justice. Leurs sanctions sont un honneur pour nous. Et nos ennuis actuels n’égalent pas les malheurs de nos collègues injustement révoqués et ceux d’entre eux qui ont eu la confirmation de la non-application des jugements prononcés en leur faveur et de leur non-insertion dans le mouvement judiciaire. Je suis solidaire avec eux et avec tous ceux qui ont été injustement sanctionnés par ce mouvement en raison de l’indépendance de leur décision judiciaire et de leurs positions en faveur de l’indépendance de la justice.»
Et Karafi de conclure : «L’histoire se répète», comparant ainsi les pressions politiques que subit actuellement la magistrature à ce qu’elle subissait sous le règne de Ben Ali.
I. B.
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