«La Tunisie ne peut en aucun cas jouer le rôle de garde-frontière pour les autres pays», a déclaré Kamel Feki, par allusion au mémorandum sur la migration signé en juillet dernier entre la Tunisie et l’Union européenne (UE). (Illustration: Kamel Feki avec son homologue italien Matteo Piantedosi, en juillet à Tunis).
Dans un communiqué du ministère de l’Intérieur, publié samedi 30 septembre, le ministre reprend une ancienne déclaration du président de la république Kaïs Saïed où ce dernier répliquait à ceux qui, en Tunisie et en Europe, notamment des dirigeants d’organisations actives sur le front de la migration, reprochaient à la Tunisie de jouer le rôle de garde-frontière à l’UE, en contrepartie d’une aide financière d’un peu plus d’un milliard d’euros, dont 900 millions sous forme de prêt conditionné.
Feki a souligné que la question de la migration irrégulière nécessite des sacrifices et des concessions réciproques de la part des nations les plus riches du monde. Il a aussi adressé un reproche aux ONG internationales qui, selon lui, font tout leur possible pour manipuler la question migratoire au service des intérêts des Européens, et réitéré la position ferme de la Tunisie sur la défense de ses frontières et l’application de ses lois à l’intérieur de ses frontières.
La Tunisie ne peut pas absorber les flux massifs de migrants irréguliers au-delà de ses capacités sociales et financières, ni continuer à servir de pays d’accueil, a souligné Féki, «La Tunisie a toujours exprimé sa consternation face à la recrudescence des flux migratoires irréguliers», a-t-il ajouté, soulignant que toute politique anti-migration efficace nécessite un large consensus mondial sur des solutions radicales offrant des conditions de vie dignes aux populations des pays africains subsahariens, qui constituent l’essentiel des flux migratoires en Méditerranée centrale en direction de l’Europe.
I. B.
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