Avec la guerre génocidaire qu’elle mène depuis plus de trois mois contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, Israël se débarrasse enfin des artifices de langage et de désinformation pour assumer sa véritable identité coloniale et raciste et sa mission suprémaciste par le fer et le feu.
Par Elyes Kasri *
Le visionnaire Habib Bourguiba a été le seul dirigeant arabe à comprendre que le pire ennemi d’Israël, cette entité coloniale suprémaciste enfoncée comme un poignard empoisonné dans le flanc du monde arabe, est la paix dans le respect de la légalité internationale aussi inéquitable soit-elle.
Cette vision fondamentalement différente de la compromission éhontée des roitelets d’opérette et des présidaillons collabos adeptes de la normalisation qui équivaut, en plus d’une capitulation honteuse, à légitimer une idéologie raciste, anti-arabe et fondamentalement islamophobe sous le prétexte fallacieux de lutte contre le militantisme iranien ou les excès des milices islamistes daêchistes et autres pourtant noyautées, soutenues et téléguidées par la coalition israélo-américaine.
Un Etat aux frontières extensibles à souhait
Golda Meir avait compris que l’intelligence de Bourguiba et sa compréhension des réalités et du droit international, avec leurs imperfections, allaient démasquer le véritable éthos colonisateur, expansionniste et raciste d’Israël et son rejet de la légalité internationale qui a pourtant été à l’origine, avec la résolution 181 des Nations Unies, de la naissance d’un Etat qui n’a jamais accepté de fixer ses frontières et qui se conçoit comme un projet expansionniste sans limites.
La fuite en avant du gouvernement Netanyahu quitte à provoquer une guerre mondiale et une apocalypse nucléaire et l’impossibilité pour Israël de s’engager dans un processus de désescalade et de reprise crédible du processus de paix au Moyen Orient suscite le désespoir de ses soutiens américains et sionistes européens, à leur tête Paris qui prend de plus en plus l’allure d’une banlieue de Tel Aviv, selon de nombreux observateurs.
Après des décennies de double langage, de dissimulation et d’hypocrisie, Israël se débarrasse enfin des artifices de langage et de désinformation pour assumer sa véritable identité coloniale et raciste et sa mission suprémaciste par le fer et le feu.
En 1965, Bourguiba avait vu juste en prônant à l’époque l’acceptation du partage de la Palestine historique en deux Etats israélien et arabe. Près de soixante ans plus tard, force est de constater qu’Israël rejette catégoriquement le plan de partage et ambitionne d’occuper des territoires arabes au-delà de la Palestine historique avec un discours politique et des pratiques qui en font un Etat paria et criminel qui n’appartient en aucune manière à la famille des nations.
Rétablir la Palestine historique
Le temps est venu d’œuvrer à l’annulation de la résolution 181 et au rétablissement de la Palestine historique comme un État multiconfessionnel avec l’égalité des droits et devoirs pour ses citoyens et la réparation des torts subis pendant trois quarts de siècle.
Si les juifs ont eu droit à des réparations pour les atrocités commises contre eux pendant les quelques années de la deuxième guerre mondiale, les Palestiniens et autres peuples arabes, victimes des crimes, exactions et agressions israéliens pendant plus de trois quarts de siècle, sont en droit d’exiger des réparations des puissances qui ont armé et soutenu l’agression criminelle et raciste sioniste qui s’est avérée au fil du temps comme une des principales menaces à la paix et la sécurité internationales.
L’affaire Jeffrey Epstein [l’homme d’affaires juif américain, accusé de crimes sexuels commis contre des adolescentes lors de soirées organisées pour des visiteurs prestigieux, Ndlr] et les méthodes crapuleuses utilisées pour faire chanter de hautes personnalités américaines et étrangères, selon toute apparence dans une opération manigancée par les officines sionistes, est une preuve supplémentaire du caractère immoral et ignoble de cette entité maléfique.
* Ancien ambassadeur.
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