Amnesty International estime que le mémorandum sur l’immigration entre l’Union Européenne et la Tunisie signé en juillet dernier à Carthage a échoué. Les arrivées de migrants sur les côtes italiennes ont augmenté, ainsi le nombre des personnes portées disparus en mer, et les droits des migrants sont bafoués, explique l’organisation. (Illustration : des immigrés subsahariens refoulés de la ville Sfax vers la campagne d’Al-Amra).
Hussein Baoumi, conseiller en politique étrangère d’Amnesty International, a fait cette déclaration hier, mardi 23 janvier 2024, lors d’une audition devant la commission de justice du Parlement européen.
«Les autorités tunisiennes expulsent de nombreux migrants, souvent même mineurs, vers la Libye ou l’Algérie, dans certains cas les gens sont même laissés seuls dans le désert pour mourir. Les expulsions ont lieu sans tenir compte des besoins de protection des personnes», a expliqué Baoumi.
«Depuis l’arrivée au pouvoir de Saïed, il y a une spirale de répression et ses forces de sécurité entravent le travail des ONG. La Tunisie est très en retard dans l’assistance aux migrants et la situation ne s’améliore pas avec le temps, même si les États membres ont décidé de signer des mémorandums avec la Tunisie sans consultations ni transparence et sans tenir compte du fait que les droits de l’homme sont de facto bafoués», a conclu Baoumi.
I. B.
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