Une dizaine d’enseignes tunisiennes actives dans les domaines du textile, des industries alimentaires et des services de restauration sont aujourd’hui disponibles sur le marché international.
C’est ce qu’a fait savoir Mourad Ben Hassine, PDG du Centre de promotion des exportations (Cepex), dans une déclaration à l’agence TAP, jeudi 15 février 2024, en marge de la 2e édition du Salon de la franchise en Tunisie, Tunisia Franchise Show, organisée les 15 et 16 février à Tunis, tout en reconnaissant que le concept de la franchise n’est pas encore assez développé dans notre pays.
Selon l’intervenant, la franchise, en tant que modèle commercial, joue un rôle crucial dans la croissance économique et la création d’opportunités d’affaires selon un modèle économique unique. «Toutefois, il est nécessaire que le franchiseur maîtrise l’environnement juridique du pays visé», a-t-il dit, ajoutant que le protectionnisme pourrait également constituer un frein supplémentaire pour le franchiseur et citant l’exemple du Brésil où tous les produits venant de l’étranger sont taxés à 80%.
Parmi les autres freins, le responsable du Cepex a cité la difficulté du contrôle dans le marché visé. «Au Japon, par exemple et plus globalement dans l’ensemble des pays asiatiques, le concept va être respecté à la lettre», a-t-il expliqué.
«Pour exporter son concept à l’international, il faut un ensemble de pré-requis comme la réussite sur le marché local en tant que franchiseur et l’anticipation des approvisionnements et des moyens logistiques sur le marché visé outre le fait de disposer d’une bonne notoriété et d’une image distinguée sur leur marché national et la nécessité d’avoir une bonne connaissance des lois et cultures des affaires du pays visé», explique le responsable.
Le Cepex met à la disposition des entreprises tunisiennes son réseau à l’étranger, a-t-il enchaîné, pour les accompagner dans le processus de diagnostic des ressources et d’analyse du concept et du potentiel export, dans la réalisation d’études de marché des pays visés par la franchise et dans la maîtrise des normes juridiques et culturelles du pays visé en rapport avec le concept de l’entreprise outre l’assistance dans l’identification du partenaire franchisé.
De son côté, Mounir Mouakhar, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT), a souligné que le fait d’enregistrer 2800 marques tunisiennes installées en franchise sur un total de 3800 points de vente en franchise traduit concrètement l’évolution de ce modèle dans l’écosystème économique tunisien. «En Tunisie, nous avons besoin de renforcer l’intégration des enseignes tunisiennes au niveau national et international et nous avons besoin plus que jamais de circuler le Made in Tunisia», a-t-il soutenu. Et d’ajouter : «la franchise en Tunisie demeure très modeste et un long chemin reste encore à faire pour la développer, ce qui nécessite de réviser la loi et surtout de vulgariser le concept de cette activité auprès des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur».
Pour sa part, Rim Bedoui Ayari, fondatrice de WeFranchise, plateforme de mise en relation entre franchiseurs et franchisés et organisatrice du salon, a fait savoir qu’une cinquantaine de marques exposent à la 2e édition de Tunisia Franchise Show. Selon elle, le salon s’articule autour de 4 axes à savoir l’internationalisation de la franchise, le smart booster et la modélisation de la conceptualisation des restaurants en Tunisie, la franchise sociale et les avancées et les dernières technologies dans le domaine.
Elle a, en outre, rappelé qu’en 2016, seulement 34% des Tunisiens savaient ce que c’est une franchise alors qu’en 2023 plus de 75% des Tunisiens veulent investir en franchise.
«Il convient aujourd’hui d’informer les jeunes et les porteurs de projets sur les opportunités de la franchise qui contribue à la création d’emplois et à la croissance économique», a-t-elle dit, indiquant que plus de 80% des Tunisiens ont confiance dans les enseignes tunisiennes et 81% des jeunes sont intéressés par ce modèle.
D’après Tap.
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