Tunisie-Fête de l’indépendance : l’unité nationale face aux appels à la division   

Mercredi 20 mars 2024, il n’y a pas eu de célébration officielle solennelle du 68e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, mais cela n’a pas empêché plusieurs partis de faire entendre leur voix et leur différence à cette occasion. (Illustration : Habib Bourguiba, père de l’indépendance tunisienne).

Différents partis politiques ont en effet publié des communiqués où ils rendent hommage aux martyrs du mouvement national qui ont sacrifié leur vie pour l’indépendance de la Tunisie et la construction de l’Etat national, tout en exprimant également leurs positions sur la situation actuelle du pays.

Le Parti destourien libre (PDL), dont la présidente et candidate annoncée à la présidentielle e l’automne prochain, Abir Moussi, est incarcérée depuis octobre dernier dans le cadre de plusieurs affaires intentées contre elles, a appelé les citoyens tunisiens à rester unis et à «ne pas s’engager dans une politique de division» afin de préserver le prestige de l’État, la souveraineté et l’indépendance de décision de l’État national.

C’est là une critique claire des positions du président de la république Kaïs Saïed qui ne cesse dans ses déclarations officielle d’opposer les Tunisiens les uns aux autres : les bons aux  méchants, les intègres aux corrompus, les pauvres aux riches, les patriotes aux agents de l’étranger, nous aux autres, etc.  

D’autre part, le parti, qui se targue d’être l’héritier du Néo-Destour, principal parti ayant mené la lutte pour l’indépendance, a déploré la situation socio-économique et financière sans précédent que traverse la Tunisie, estimant qu’elle «a plongé les Tunisiens dans une misère semblable à celle qu’ils connaissaient avant l’indépendance», expliquant cette situation par    «l’absence d’une politique de réforme claire» ainsi que par «le manque de gouvernance rationnelle, transparente et efficace des institutions de l’État».

Le PDL ajoute que «la Tunisie est confrontée à un isolement politique qui met en péril la légitimité de la prochaine campagne électorale présidentielle», critiquant notamment les restrictions aux libertés, la persistance de l’injustice ainsi que les violations répétées de la loi.

Le parti Ennahdha, dont le président Rached Ghannouchi et plusieurs de ses dirigeants sont également en prison poursuivis dans plusieurs affaires, a souligné que «la fête de l’indépendance est un événement historique majeur en Tunisie. Cela nous rappelle la nécessité impérieuse de raviver l’unité nationale, de lutter contre la tyrannie et de restaurer la liberté et la dignité de notre peuple qui a lutté très durement, de génération en génération, pour les obtenir.»

Le parti de la Coalition nationale tunisienne (CNT) s’est déclaré, quant à lui, «pleinement conscient des graves défis auxquels la Tunisie est confrontée», et exprimé «sa confiance dans le potentiel du peuple tunisien qui pourrait réaliser davantage de réalisations».

Le parti conduit par l’ancien ministre Neji Jalloul a réitéré son appel à un dialogue inclusif en hommage aux martyrs de la patrie et pour montrer son engagement en faveur des objectifs de la révolution tunisienne. Il a également exhorté les autorités compétentes à libérer tous les détenus politiques, soulignant la nécessité d’engager un dialogue national afin d’aider la Tunisie à surmonter la crise politique actuelle.

I. B.

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