Tunisie : l’Ordre des avocats dénonce la régression des droits de la défense

Dans un communiqué publié jeudi 21 mars 2024, suite à sa réunion du mercredi 20 mars, coïncidant avec la célébration du 68e anniversaire de l’indépendance du pays, le Conseil de l’ordre des avocats tunisiens (Onat) a dénoncé la régression des droits et des libertés en Tunisie.   

Les avocats sont soumis à des restrictions excessives dans l’exercice de leur profession de défense, notamment lorsqu’ils sont amenés à traiter avec les unités de sécurité et les services pénitentiaires, a indiqué l’Onat, ajoutant que ces mesures arbitraires représentent une «régression» des droits de la défense et des garanties juridiques pour les citoyens.

Le Conseil de l’Ordre a également critiqué «l’improvisation» qui régit la gouvernance du service public de justice, regrettant le climat général de peur et d’intimidation qui règne dans le secteur ainsi que la récurrence des violations flagrantes de la loi.

Ce communiqué, dont le ton est inhabituellement critique à l’égard du pouvoir du président de la république Kaïs Saïed et de la politique qu’il mène depuis la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021, a été publié au moment où plusieurs avocats sont poursuivis pour des accusations à caractère politique, notamment Abir Moussi, incarcérée depuis depuis plus de cinq mois, Ridha Belhadj et Ghazi Chaouachi, eux aussi en prison depuis treize mois, et d’autres sont poursuivis pour des faits liés à l’exercice de leur profession, sans parler également des journalistes, militants politiques et activistes de la société civile incarcérés ou poursuivis pour des déclarations dans des médias ou des commentaires sur les réseaux sociaux. Ce sont ces faits que l’Ordre des avocats évoque en parlant de climat général de peur.

I. B.     

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