Tunisie : l’ATFD prend la défense de Bochra Belhaj Hmida  

Les membres de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) ont rendu public aujourd’hui, lundi 22 avril 2024, un communiqué où elles prennent la défense de leur ancienne présidente Bochra Belhaj Hmida, poursuivie en justice dans le cadre de l’affaire dite de «complot contre la sûreté de l’Etat».

Tout en exprimant leur «inquiétude face au recul des libertés, à l’absence totale de garanties d’une justice équitable et d’indépendance de la justice», les membres de l’ATFD estiment que ce dossier est «fabriqué de toute pièce et vise à porter atteinte à toutes les familles politiques et à vider la scène de tout adversaire politique potentiel afin que le président poursuive ce qu’il a commencé depuis le 25 juillet 2021, en se vengeant de toutes celles et ceux qui se sont opposés d’une façon ou d’une autre et de manière pacifique à la suspension de la constitution de 2014 et à l’abandon des acquis de la démocratie, de la liberté d’expression et de l’Etat du droit et des institutions».           

L’ATFD a aussi dénoncé dans son communiqué «la manipulation criarde des procédures et des règles d’un procès équitable», estimant que «le pouvoir politique n’a même pas pris soin de présenter des preuves réelles et judiciairement  acceptables pouvant aboutir à l’accusation de Bochra Belhaj Hmida et tous les autres prévenus poursuivis dans le même dossier».

Pour souligner ce qu’elles ont qualifié d’«absurdité atteinte par la justice» en Tunisie, les membres de l’ATFD ont rappelé, parmi les éléments retenus par les juges à l’appui de l’accusation de «complot contre la sûreté de l’Etat» retenue contre Bochra Belhaj Hmida, le fait qu’elle a «reçu une décoration française que des centaines de Tunisiennes et de Tunisiens ont reçu avant elle», faisant ici allusion aux insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur que lui avait remis, le 25 février 2022, l’ex-ambassadeur de France en Tunisie, André Parant.          

L’ATFD fait part de sa «solidarité inconditionnelle» avec son ancienne présidente et de son entière disposition au combat juridique afin de défendre la liberté de Bochra Belhaj Hmida, afin qu’elle puisse retourner dans son pays et reprendre son activité militante en faveur des libertés, des droits et de l’égalité, sachant que l’ancienne députée s’est réfugiée depuis près d’un an en France pour fuir un procès qu’elle considère injuste et à portée politique.   

L’ATFD demande aussi au pouvoir de «mettre fin aux arrestations et aux accusations infondées portées contre tout opposant et d’abandonner les accusations infondées retenues à leur encontre».

I. B.

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