Crimes de guerre d’Israël : la Cour pénale internationale au pied du mur

La crédibilité de la Cour pénale internationale (CPI) est actuellement mise à rude épreuve, et il est impératif d’examiner de près les événements récents qui risquent de remettre en question son intégrité et sa légitimité.

Par Khemaïs Gharbi *

Ces derniers jours, des délibérations ont eu lieu concernant un éventuel mandat d’arrêt international contre les responsables de la guerre à Gaza, une guerre qui a déjà coûté la vie à plus de 35 000 personnes et blessé plus de 80 000 autres, sans parler des dégâts dévastateurs infligés aux villes palestiniennes, dont la reconstruction pourrait prendre des décennies, et coûter selon des estimations onusiennes 80 milliards de dollars.

Cependant, il semble que la CPI n’a pas encore agi en raison de pressions considérables exercées par des membres influents du Congrès américain, sous l’influence présumée de leurs alliés israéliens.

Ces pressions ne se limitent pas à des interférences politiques, mais s’étendent à des menaces de conséquences graves, y compris un effondrement provoqué de l’autorité palestinienne en Cisjordanie en cas de décision défavorable aux dirigeants israéliens en question.

Cette situation soulève des préoccupations majeures quant à l’indépendance et à l’impartialité de la CPI dans l’exercice de ses fonctions. Et, et à travers elle, c’est l’avenir de toutes les instances internationales en charge de la préservation de la paix dans le monde, y compris l’Onu et ses nombreuses agences, qui est mis en danger.

Cette situation met aussi en lumière une inquiétante disparité dans le traitement des affaires internationales, comme le contraste entre la réaction rapide de la CPI face aux allégations impliquant le président russe Vladimir Poutine dans des enlèvements d’enfants pendant le conflit en Ukraine, et l’hésitation actuelle à agir contre les responsables du génocide perpétré depuis le 7 octobre dernier par Israël contre la bande de Gaza avec l’accord et même le soutien actif des puissances occidentales.

Il est essentiel que la CPI agisse en toute indépendance, sans être influencée par des intérêts politiques ou des pressions extérieures. Son rôle est de veiller à ce que les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide soient traduits en justice, quel que soit leur statut politique ou leur puissance économique. La crédibilité de la Cour dépend de sa capacité à agir en toute impartialité, conformément aux principes du droit international, et à garantir que la justice soit rendue de manière équitable et transparente.

Il est temps pour la communauté internationale de soutenir fermement l’indépendance de la CPI et de défendre son mandat crucial dans la poursuite de la justice mondiale. Les pressions politiques et les menaces ne doivent pas entraver son travail vital, et toute tentative visant à compromettre son intégrité doit être fermement condamnée. Le respect du droit international et sa pérennité en dépendent.

* Ecrivain et traducteur.  

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