La farce des négociations pour Gaza

Mesdames et messieurs, permettez-moi de vous emmener dans le monde des négociations entre Israël et les Palestiniens de Gaza. Un spectacle où l’absurde rivalise avec le tragique, où les vies sont mises en jeu comme des pions sur un échiquier de pouvoir.

Khemaïs Gharbi *

Depuis près de six mois, ces discussions intermittentes tentent de parvenir à un cessez-le-feu et à un échange de prisonniers. Mais ce qui se profile derrière les rideaux est plus proche d’un cirque que d’une solution rationnelle. Les propositions sur la table semblent tout droit sorties d’un mauvais sketch comique : une simple pause dans les massacres, une mi-temps dans le génocide, comme si la vie humaine était une simple marchandise que l’on peut mettre en pause et reprendre à loisir. 

Et pourtant, ces idées, aussi absurdes soient-elles, sont discutées avec un sérieux déconcertant… par des ministres voire par des chefs d’État. 

Seul objectif acceptable, l’arrêt de la guerre

Ces dirigeants, censés être comptables de la vie de leurs citoyens et dotés d’un quotient intellectuel au-dessus de la moyenne, semblent prêts à tout accepter, sauf l’arrêt de la guerre. Comme si la paix était un concept trop étrange pour être envisagé sérieusement, comme si la violence était une compagne indissociable de leur existence.

Alors que le monde tourne ainsi  à l’envers; que les étudiants des universités américaines et européennes se joignent à la contestation de cette guerre qui prend des proportions de génocide programmé, les peuples concernés s’accrochent désespérément à l’espoir d’un changement, à la possibilité d’une véritable solution pacifique. Celle proclamée par les Nations Unies depuis 1948. La solution de deux États. Car tant que le peuple palestinien ne recouvrira pas ses droits légitimes qui lui sont reconnus par plus de 130 États dans le monde, la guerre continuera à martyriser tous les peuples de la région.

Pourtant, l’essentiel est oublié, comme si tous ces négociateurs étaient soudainement atteints par la maladie d’Alzheimer. Je parle de la solution des deux États, un élément fondamental qui semble avoir disparu des discussions. Est-ce un simple oubli ? Ou est-ce que cela dénote une priorité mal placée ? Il est impératif de se rappeler que le plus important n’est pas de marquer une pause dans les hostilités pour permettre aux acteurs de se reposer avant de reprendre les massacres et les tueries.

Promouvoir la solution des deux États

Ce qui est crucial, c’est de reconnaître et de promouvoir la solution des deux États, qui reste la voie la plus viable pour parvenir à une paix durable dans la région. Les négociations actuelles semblent avoir perdu de vue cet objectif fondamental, se concentrant plutôt sur des mesures temporaires qui ne font que perpétuer le cycle de la violence et de la souffrance.

Il est temps pour les dirigeants occidentaux de revenir à la table des négociations avec un véritable engagement envers une solution à long terme, avant que l’obstination de ceux qui refusent d’écouter ne mène à davantage de tragédie et de désespoir.

* Ecrivain et traducteur.