Ce que l’on sait et ne sait pas sur la prochaine présidentielle en Tunisie

La date limite pour la tenue de l’élection présidentielle ne devrait pas dépasser le 23 octobre 2024. Cela on le sait, puisqu’il s’agit d’un délai constitutionnel, comme vient de nous le rappeler Najla Abrougui, membre du conseil d’administration de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Mais à quelques mois de ces élections, personne n’en connaît encore la date exacte.

Mais comme l’annonce de la date officielle de ce scrutin par un décret publié par le président de la république doit se faire au moins trois mois avant la fin du mandat présidentiel, comme le stipule la loi, on peut raisonnablement s’attendre à ce que le dit décret soit délivré «dans les prochains jours», comme a cru pouvoir l’affirmer Mme Abrougui à l’ agence Tap, tout en soulignant que les délais constitutionnels et légaux restent ouverts.

Il n’y a donc pas péril en la demeure, et le président sortant peut encore prendre son temps, alors que les candidats à la candidature ne cessent de le presser de fixer la date de ce scrutin qui va se tenir dans une drôle d’atmosphère faite de suspicion et de peur, marquée par la chronique des arrestations et des mises en dépôt d’opposants, d’activistes et de journalistes.

Mme Abrougui a expliqué que la commission électorale a pleine juridiction sur les élections, même en dehors de la période électorale (fixée à deux mois et 22 jours) et qu’elle surveillera tout ce qui pourrait remettre en cause l’intégrité et la transparence du processus électoral et traitera de tous les problèmes, délits et abus, qui seront déférés au parquet, a-t-elle précisé.

Dans un autre ordre d’idées, Mme Abrougui a indiqué que l’Isie s’efforce de modifier l’arrêté réglementaire n° 2014-20 du 8 août 2014 fixant les règles, les procédures et les modalités du financement des campagnes électorales, dans le cadre de la lutte contre les financements étrangers et les fonds suspects ou de source inconnue au profit des particuliers, des partis politiques et des médias.

«Les motifs de secret professionnel ou de secret bancaire ne seront pas retenus par l’Isie», a-t-elle souligné, estimant que le ministère des Finances, la Banque centrale, la Commission d’analyse financière et les banques sont tenus de fournir toutes les données demandées par l’ Isie sur les activités financières des candidats, et ce dans le cadre de la lutte contre les fonds suspects.

Les bureaux régionaux de l’Isie commenceront à mettre à jour le fichier électoral le 20 mai, et l’Isie poursuivra le processus d’inscription automatisé des citoyens. Une nouvelle application mobile sera lancée dans les deux prochaines semaines pour permettre aux citoyens d’accéder à toutes les informations liées aux élections et faciliter la mise à jour ou la vérification de leur bureau de vote, a-t-elle ajouté.

I. B.