Ong : Les libertés sont menacées dans la Tunisie de Saïed (Vidéo)

Les libertés en Tunisie sont menacées sous le régime du président Kaïs Saïed et les autorités utilisent la justice et la police pour punir leurs opposants, ont déclaré 10 organisations tunisiennes de défense des droits lors d’une conférence conjointe, samedi 18 mai 2024. Vidéo. (Illustration: Bassem Trifi, président de la LTDH).

Ce mois-ci, la police a arrêté 10 personnes, dont des avocats, des militants, des journalistes et des responsables de groupes de la société civile, dans le cadre de ce qui a été décrit comme une répression par Amnesty International et Human Rights Watch, qui ont appelé les autorités à respecter le droit des Tunisiens à la liberté d’expression et aux libertés civiles.

Et la semaine dernière, des milliers d’avocats ont déclenché une grève après que la police a fait une deuxième descente au siège du barreau et arrêté deux avocats, Sonia Dahmani et Mehdi Zagrouba – après quoi l’association a déclaré que le second avait été torturé, une allégation fermement démentie par le ministère de l’Intérieur.

A l’occasion du 47e anniversaire de la création de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, les dix organisations de défense des droits de l’homme ont appelé, lors de la conférence de Tunis, à un front uni contre ce qu’ils ont qualifié d’attaque sans précédent contre les libertés.

Les responsables de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) et de l’Ordre national des avocats tunisiens (Onat), récipiendaires Prix Nobel de la Paix en 2015, ont déclaré que les Tunisiens n’accepteraient pas la perte de la liberté d’expression et des droits civils.

Le président Saïed a répété à plusieurs reprises que les libertés étaient garanties et que la loi s’appliquait à tous.

Arrivé au pouvoir à la suite d’élections libres en 2019, ce dernier a, un an et demi plus tard,  fermé le parlement élu, limogé le gouvernement, proclamé l’état d’exception et s’est mis à gouverner par décret, affirmant que ces mesures visaient à mettre fin à des années de chaos et de corruption.

Mais ses opposants politiques affirment que les libertés, y compris la liberté de la presse, sont sérieusement menacées sous son régime autoritaire.

«Nous craignons pour des acquis que nous pensions irréversibles. En un an, nous avons 41 journalistes poursuivis par la justice. Nous avons quatre journalistes en prison», a déclaré Zied Dabbar, président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), lors de la conférence.

D’après Reuters.