Festival international de Carthage : « Carmen », saga d’un amour fatal

Une foule bigarrée tous âges confondus a fait la queue devant le Théâtre romain de Carthage, dimanche 21 juillet au soir, pour assister à l’opéra « Carmen « , chorégraphie et mise en scène de Sofiène Abu Lagraa, production de l’Opéra de Tunis et de l’Orchestre Symphonique Tunisien, dirigé par le Maestro Fadi Ben Othman et les voix d’opéra tunisiennes dirigées par Elyes Bellaghi, d’après une adaptation en dialecte tunisien de Sabrine Janhani.

C’est un public exceptionnel qui a suivi, pendant deux heures et demie, les quatre actes de l’opéra considéré comme l’une des œuvres les plus célèbres de Georges Bizet, inspiré du roman du même nom, « Carmen », adapté en 1846 par Prosper Mérimée.

C’est un opéra musical et dansé porté par 148 comédiens et 11 chanteurs. Il est à noter que les premières représentations ont été données en français à la Cité de la Culture, mais les organisateurs ont voulus surprendre le public en adoptant l’opéra en dialecte local, ce qui représente une première dans le domaine de la musique lyrique.

De longs préparatifs et des efforts colossaux ont été déployés par l’équipe de l’opéra « Carmen  » pour célébrer la rencontre avec un public exceptionnel qui a rempli les gradins de Carthage. Sur scène l’accent a été mis sur les moindres détails de la musique, de la chorégraphie et de l’éclairage pour restituer une œuvre harmonieuse atteignant le summum de l’art de l’opéra en Tunisie.
La performance des acteurs habillés par des costumes d’époque aux couleurs vives façonnés par les créateurs de mode internationaux Paola Lo Sciuto et Tarek Ben Amara, a livré une œuvre 100% tunisienne.

Les partitions ont été exécutées par l’Orchestre Symphonique Tunisien et chantés par Hassan Doss, Maram Bouhabal, Haitham Hdhiri, Nesrine Mahbouli, Wajd Akrout, Zaineb Sherif, Mohamed Ali Zouch, Dhia Rais et Haithem Kdiri.

L’opéra raconte l’histoire du policier Don José, interprété par Hassan Doss, qui tombe amoureux de la gitane Carmen (Maram Bouhbel), une femme au comportement volatile qui le transforme d’un soldat obéissant en un vilain hors-la-loi étant donné que son amour pour elle n’a pas été simple et facile. Les événements s’intensifient et l’amour de Don José pour Carmen évolue à un tel point qu’il finit par la tuer à cause de son intense jalousie, après qu’elle l’ait abandonné et s’est liée à un autre homme, un toréro, qui pratique la corrida.

« Carmen  » est une œuvre vivante qui incarne la dualité de l’amour et de la trahison et son impact sur les relations humaines. Les controverses de ce drame ont fait de la scène du théâtre de Carthage une arène de conflit entre un policier et un torero face à face dans un duel pour la conquête du cœur d’une femme, ont transporté le public dans un monde magique mêlant théâtre, opéra et danse.

Un opéra auquel le metteur en scène Sofiène Abu Lagraa a apporté sa touche artistique sculptée par des artistes et des danseurs qui ont combiné dans un jeu d’acteur élaboré et des scènes de danse une œuvre sublime digne de cette épopée lyrique.

L’opéra « Carmen » est une pièce musicale et dansée dont les scènes ont été écrites au XVIIIe siècle. Le cadre magique du théâtre romain lui a donné une esthétique scénique unique auquel les performances saisissantes des sopranos Hassan Doss, Haithem Hdhir, Maram Bouhbel, Nesrine Mahbouli et le reste des artistes ont apporté une note saisissante.

Il est à noter que « Carmen », produite par l’Opéra de Tunis est le fruit d’une coopération artistique entre l’Italie, la France et la Tunisie. Elle est le résultat d’une série de résidences artistiques organisées en coopération entre l’Institut français et le Centre culturel italien en Tunisie.

Communiqué

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