Interrogations sur les pratiques d’un cabinet d’avocat canadien à Tunis

C’est l’histoire d’un cabinet d’avocats, Accident Solution Légal inc., basé à Montréal au Canada, qui s’est associé à l’Université Ibn Khaldoun (UIK), avec l’approbation de l’ambassade du Canada en Tunisie, pour soi-disant vendre des formations de trois mois aux jeunes tunisiens, loin de tout standard pédagogique, à un prix très élevé, en leur faisant miroiter un avenir au Canada.

C’est un avocat tunisien, Me Mehdi Ben Miled, inscrit au barreau du Québec, qui a découvert le pot aux roses et nous a alertés sur cette affaire.

En fait, Accident Solution Légal inc. cherche à profiter de la crédulité des jeunes tunisiens et de leur désespoir, puisque beaucoup d’entre eux sont prêts à payer des sommes importantes pour obtenir un visa pour les pays occidentaux, dont le Canada qui fait figure d’Eldorado.

Une recherche sur Internet a permis à Me Ben Miled de découvrir que le représentant de Accident Solution Légal inc., Alexandre Royer, n’est même pas un avocat et qu’il est un repris de justice, puisqu’en 2015, il a plaidé coupable dans une affaire de fraude, de vol, de recyclage de produits de la criminalité et de complot. Il a roulé dans farine une centaine d’épargnants canadiens pour plus de 10 millions de dollars.

Le partenariat entre Accident Solution Légal inc. et l’Université Ibn Khaldoun a été scellé le 27 mai dernier, en présence de l’ambassadrice Lorraine Diguer et de l’équipe commerciale de l’ambassade, comme l’atteste la publication Facebook de l’ambassade et la photo illustrant l’événement.        

On n’a pas pu vérifier si Accident Solution Légal inc. a déjà ouvert un bureau à Tunis ou s’il est en train de le faire, mais nous partageons les inquiétudes et les interrogations de Me Ben Miled : Qui va dispenser les formations dont il est question dans le partenariat en question? A quoi serviraient ces soi-disant «formations»? Accident Solution Légal inc., qui fait actuellement l’objet d’une enquête déontologique du Barreau du Québec, a-t-il ne serait-ce qu’un poste à pourvoir à son bureau canadien? Quels sont les standards pédagogiques qu’il va adopter?

I. B.

Publications trouvées sur internet au sujet des fraudes d’Alexandre Royer.   

Des accidentés en colère contre leur cabinet d’avocats | Radio-Canada

La facture | Un cabinet d’avocats montré du doigt (youtube.com)

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