Zouhair Maghzaoui est-il encore candidat à la présidentielle du 6 octobre prochain ? On a de bonnes raisons d’avoir des doutes à ce sujet, puisque cela fait plus d’une semaine, et à moins d’un mois de ce rendez-vous décisif pour son avenir politique, il a complètement disparu de la circulation : ni meeting populaire, ni déclaration médiatique, ni vidéo ou poste sur les réseaux sociaux. Que se passe-t-il ?
Imed Bahri
La dernière apparition publique du candidat du mouvement Echaâb remonte au 2 septembre courant via une vidéo diffusée sur sa page Facebook dans laquelle ce fervent soutien du président sortant (et candidat à sa propre succession) est passé d’une posture de «soutien critique» à ce dernier, selon ses termes, à une autre de «critique» tout court.
Cette posture sied mieux à un candidat qui brigue la magistrature suprême et qui se présente contre un président en exercice, ne fut-ce que pour sauver les apparences et donner un semblant de crédit à une compétition électorale qui se réduit, jour après jour et à l’approche du scrutin, à une course solitaire du locataire du Palais de Carthage.
Est-il allé trop loin dans ses critiques, se prenant trop au sérieux, lui, qui était censé servir de faire-valoir et de candidat de décor? Ses propos ont-ils déplu en haut lieu et s’est-il fait taper sur les doigts, comme l’affirment certains observateurs sur les réseaux sociaux, allant même jusqu’à prétendre qu’il ferait lui aussi l’objet de pressions amicales voire de poursuites judiciaires, à l’instar de l’autre candidat Ayachi Zammel du parti Azimoun, incarcéré depuis une semaine, et poursuivi dans plusieurs affaires de falsification de parrainages dans son dossier de candidature. Et des falsifications de parrainages, quand on les cherche, on les trouve toujours forcément.
Il faut dire que le silence assourdissant du principal concerné, des membres de sa campagne – si campagne il y a encore – et même de son parti n’aide pas à dissiper les doutes sur ses dispositions actuelles à poursuivre sa campagne électorale avec le même élan du départ.
Quoi qu’il en soit, et en attendant la prochaine sortie publique de Maghzaoui, qui a trop tardé, les supputations vont bon train et cela n’améliore pas l’ambiance morose et crispée dans laquelle se déroule une campagne électorale poussive, timide et qui se résume depuis quelque temps aux activités officielles du président sortant, plus que jamais président – multipliant les limogeages et les nominations dans l’appareil de l’Etat – et de moins en moins candidat.