Des proches d »opposants tunisiens emprisonnés envisagent de déposer une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour enquêter sur les violations présumées des droits des migrants et des réfugiés dans en Tunisie, rapporte le journal britannique The Guardian.
Cette plainte pourrait être déposée la semaine prochaine par le groupe, qui avait précédemment saisi le tribunal de La Haye pour enquêter sur des allégations de persécution politique en Tunisie. Elle intervient au milieu de nouveaux rapports selon lesquels les migrants noirs en Tunisie subissent des abus de grande envergure, y compris de la part des forces de sécurité.
«La CPI a la compétence pour enquêter sur ces crimes contre l’humanité présumés et devrait agir avec toute la force du droit international pour protéger les plus vulnérables», a indiqué le journal britannique citant Rodney Dixon KC, l’avocat chargé de l’affaire.
L’article publié vendredi 20 septembre 2024 par The Guardian, et intitulé «L’Europe doit répondre à des questions sur les abus envers les migrants en Tunisie», fait suite à une enquête que le journal affirme avoir menée cette semaine sur des allégations d’abus commis par les forces de sécurité financées par l’Union européenne (UE).
Le traitement réservé par la Tunisie aux migrants d’Afrique subsaharienne, qui se rendent souvent dans le pays comme tremplin pour rejoindre l’Europe par la mer, fait l’objet d’un examen minutieux depuis qu’elle a conclu un accord de 100 millions d’euros avec l’UE en juillet 2023 pour l’aider à lutter contre la migration irrégulière.
Les expulsions en Tunisie se sont poursuivies avec une telle fréquence qu’elles sont devenues une politique officieuse, ont déclaré des groupes de défense des droits.
Les autorités tunisiennes ont cependant démenti les allégations rapportées par le journal, affirmant que leur personnel de sécurité «opère avec professionnalisme» et respecte «les principes et normes internationaux».
I. B.